- Le chef de l’Etat, politiquement naïf, peut-il s’en sortir des filets du manœuvrier Ghannouchi ?
La présidence de la République est une institution qui semble faillir à sa mission en matière de gestion des affaires du pays, même celles les plus élementaires touchant à ses prérogatives de base et de routine.
Outre l’absence de la prorogation de l’état d’urgence dont le délai a déjà expiré, le chef de l’Etat et président du Conseil de sécurité nationale n’a pas jugé bon de réunir ce Conseil qui devrait se tenir tous les trois mois, notamment en cette période où le pays est confronté à une situation pandémique des plus graves et sans précédent.
En effet, selon les fuites émanant de la recontre entre Saïed et Ghannouchi, et reprises par de nombreuses sources médiatiques fiables, le président de la République, qui a toujours fustigé la conclusion des « deals » dans les cahmbres noires, semble avoir opté pour les mêmes procédures.
Selon ces fuites, Saïed serait prêt à offrir la présidence du gouvernement et tout le pouvoir à Ennahdha dans un délai de six mois après que le parti islamiste accepte de se débarrasser du gouvernement de Mechichi, appelé à démissionner ou à être limogé.
Tout ceci en contrepartie d’un changement du système politique et d’un amendemant du Code électoral. Et Ghannouchi, qui aurait demandé un délai de réflexion, accepterait-il un pareil deal, sachant que le parti islamiste se complait dans les situations lui permettant de n’assumer aucune responsabilité à lui tout seul. Même au plus fort de la période de la Troïka en 2012/2013 au cours de laquelle il dominait, outrageusement, les divers rouages du pouvoir, il ne l’a pas fait.
Alors, en attendant une confirmation, dans un sens comme dans l’autre, Kaïs Saïed est-il en train de marcher sur les traces de feu Béji Caïd Essebsi, de délaisser ses principes et de devenir l’homme des tractations dans l’ombre et dans les chambres sombres ? Sommes-nous en train de revivre le fameux consensus entre les deux « Cheikhs » ?
Noureddine H