Le juriste et expert en droit constitutionnel, Kaïs Saïed se présentera à la présidentielle de 2019 par « appel du devoir envers la patrie. », dans une déclaration accordée à Universnews.
« Huit ans après le déclenchement de la révolution tunisienne, le 17 décembre 2010, les indicateurs du développement n’ont pas changé. Le paysage politique du 14 janvier 2011 est resté le même. Le pouvoir actuel n’est qu’un prolongement du passé avec ses composantes politiques et socio-économiques. Les objectifs de justice sociale sont loin d’avoir été atteints. La rupture entre l’élite et le peuple est largement consommée comme en témoigne le taux d’abstention très important mais prévu et prévisible aux élections municipales. Les tunisiens sont déçus des conséquences de la révolution, ils voient leur quotidien se dégrader et toutes les promesses faites par tous les politiciens n’ont pas été tenues » indique- t-il.
Le juriste Kais Saied estime que « la Tunisie est entrée dans une nouvelle ère de son histoire. Malheureusement il y a plusieurs qui ont un amour pour le passé. La Tunisie a besoin de leaders charismatiques ayant une vision claire, qui soient proches du citoyen et qui ne fassent pas de politique politicienne. La Tunisie a toutes les potentialités, et surtout toutes les ressources humaines, pour être dans une situation de loin meilleure que celle qu’elle vit aujourd’hui. Elle n’a pas besoin d’une nouvelle constitution mais de nouvelles idées politiques. Il y des jeunes et des moins jeunes dans toute démocratie, tous animés de la même envie de proposer une autre façon de faire de la politique à travers cette nouvelle vision politique. Le sens profond du devoir m’appelle pour assumer des responsabilités face au peuple tunisien. Je sais que les choses sont compliquées. Je ne veux pas les chaises .C’est un fardeau lourd et corsé. Mais je ne peux pas ne pas répondre aux sollicitations incessantes émanant des jeunes en vertu de mon devoir envers la patrie. C’est pour cela je me présenterai aux prochaines élections présidentielles. »
Et d’ajouter : « La Tunisie souffre, mais elle peut espérer mieux. Il faut écrire une nouvelle page de l’histoire et je suis persuadé qu’on peut construire ensemble cette belle Tunisie. J’ai conscience de la tâche qui est la mienne : incarner le changement et redonner confiance au peuple tunisien. Présider la République, c’est reconnaître les collectivités locales dans leur liberté. C’est engager un nouvel acte de la décentralisation. Pour cela, Il faudrait une nouvelle réorganisation politico-administrative de la pyramide du pouvoir. Il faut inverser la tendance et aller du local vers le régional, pour synthétiser les attentes du peuple tunisien » a-t-il souligné.
Recueillis par Kamel Bouaouina