TUNIS – UNIVERSNEWS – Une constitution trop opaque, une lutte contre les destructeurs du pays qui n’a pas encore donné ses fruits et une opposition qui monte en puissance, face à un président qui s’isole de plus en plus au risque de mener le pays vers le désastre… tel est le bilan de la période qui a commencé le 25 juillet 2011 et qui montre ses limites.
Tout le monde a applaudi l’audace du président de la République, Kaïs Saïed, lorsqu’il avait décidé de dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), mais, plus d’un an après, le bilan est tellement maigre que les citoyens commencent à penser que ce président n’a d’autre préoccupation que d’instaurer un pouvoir totalitaire qui prive tout le monde de la volonté de défendre les droits et la démocratie.
Le bilan est tellement maigre que certains arrivent à penser que Kaïs Saïed est en train d’instaurer le 6ème khalifat que les islamistes n’ont pas pu mettre en œuvre et qu’il est en train de bomber le torse contre les impuissants parmi les citoyens incapables de faire face à des visées hégémonistes et loin d’être sincères.
Face à ceux qui ont détruit le pays et qui se sont enrichis sur le dos du peuple et à part des menaces qu’il continue à proférer d’un moment à l’autre, le président de la République n’a pas fait grand-chose, à part quelques interdictions de voyage, pour certains Nahdhaouis –et pas tous, alors que certains parmi les plus malfaisants ont pris la poudre d’escampette- et la justice est allée jusqu’à la libérer « pour raison de santé ». Pourtant des milliers de détenus qui n’avaient pas fait pire croupissent dans les prisons, avec le risque de mourir et ils n’ont pas bénéficié des mêmes « privilèges ».
Les Noureddine Bhiri, mis en résidence surveillée durant deux semaines, Rached Ghannouchi, ses enfants et son gendre, Hamadi Jbali et sa famille, les responsables des assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Haj Mohamed Brahmi, en plus d’autres âmes malfaisantes bénéficient d’une liberté totale et ne subissent aucune contrainte. Pire encore, Samir Dilou et Noureddine Bhiri continuent à pavoiser, sous la férule de leur front du salut dont la devanture est occupée par le très peu respecté Ahmed Néjib Chabbi et narguent les pouvoirs publics.
Trop, c’est trop pour un peuple tunisien qui subit les affres de la vicissitude et qui voit son pouvoir d’achat s’effriter de jour en jour, alors que ces malfrats se la coulent douce, au frais de la princesse et de la mansuétude du président de la République qui bloque sur le règlement de leurs dossiers.
Tout le monde demande que le président de la République passe aux actes et qu’il ne se limite plus aux menaces, parce que le peuple ne sera satisfait que lorsqu’il y a des redditions des comptes. Ce peuple n’en finit pas de subir et les réformes qui vont être engagées par le gouvernement ne sont pas prêts pour arranger les choses, surtout que c’est lui qui va payer la facture.
F.S.