- Le choix de la 3ème voie de l’UGTT passé en dérision par chef de l’Etat qui se met tout le mondesur le dos…
- Aucune décision sur les dossiers brûlants et urgents socioéconomiques et financiers
- Face à autant de mystères et d’énigmes, personne ne sait de quoi sera fait demain !
Fidèle à sa démarche consistant à rester discret avant de surgir sans être attendu. Tout le monde attendait son discours et ses décisions le 17 décembre 2021.
Mais devant la grande transe observée chez ses rivaux qui semblent préparer un grand coup en cette date, justement, ou même avant, le chef de l’Etat a cru bon de court-circuiter ses opposants et les coiffer au poteau en leur imposant des faits accomplis.
Toutefois, les observateurs estiment que, dans une mise en scène théâtrale et solennelle, le chef de l’Etat n’a finalement pris aucune décision digne de ce nom dans le sens où tout ce qui a été annoncé était déjà connu. Qu’on en juge !
La poursuite du gel des activités de l’ARP, la consultation via les plateformes en ligne, la présentation du projet de révision de la Constitution par référendum le 25 juillet 2021, le projet de la réconciliation pénale tel qu’évoqué depuis 2012, la traduction devant la justice de tous les coupables d’atteinte à l’Etat et à son peuple.
Autrement dit, rien de ce qu’on ne sait pas encore. La seule vraie annonce est, donc, celle de la date de nouvelles élections législatives après amendement du Code électoral.
Et comme d’habitude, le président de la République n’a pas raté l’occasion pour s’attirer les foudres de toutes la classes politiques dont notamment l’Union générale du travail (UGTT), et ce en tournant en dérision le choix par la Centrale syndicale de la 3ème voie, c’est-à-dire qu’il s’est mis, une fois pour toutes, l’UGTT sur le dos ?
Plus encore, le soulèvement du 25 juillet était sensé destiné à régler ses comptes au mouvement Ennahdha et à éradiquer la corruption au sein de la justice, mais rien de cela n’a été mentionné puisqu’aucune mesure n’a été prise à l’encontre des instances judiciaires dont en premier lieu le Conseil supérieur de la magistrature.
Par contre, le parti des khouenjiya vient de bénéficier d’un long délai supplémentaire d’un an pour se réorganiser et réajuster leurs rangs en toute quiétude.
D’autre part, on n’a vu aucun missile lancé par les rampes promises par Saïed. On n’a enregistré aucun séisme dont les fanas du chef de l’Etat n’ont pas cessé de parler depuis plusieurs jours.
Ce discours, qui s’est voulu déterminant, aura consacré les pleins pouvoirs arrachés par Saïed et dont il va bénéficier au moins une autre année durant. Un pouvoir exercé sans partage à l’aide de décrets présidentiels tout en prétendant qu’il continue à gouverner en se basant sur la Constitution et après consultation avec ses collaborateurs.
De quels collaborateurs parle-t-il ? De la cheffe du gouvernement dont one n’a pas entendu la voix sauf pour acquiescer par un célèbre « machallah » ? Des ministres dont on n’a jamais vu à l’œuvre ? Des organisations et des partis qu’il n’a jamais consultés ?
Et puis, la grande remarque de taille demeure la suivante : Les dossiers relatifs à la gestion quotidienne des affaires du pays, à savoir ceux socioéconomiques et financiers ont été les grands absents de ce discours alors qu’il s’agit des questions les plus urgentes et les plus brûlantes !…
Mais, le président de la République, qui gère tout, a trouvé le temps et la latitude de procéder à la mise en place d’un dispositif sécuritaire des plus impressionnants autour du siège de l’organisation ténébreuse et terroriste, la dénommée « Union des Ulémas musulmans » qui a réussi le tour de force, à coups de généreux fonds, de bénéficier des appuis d’Ennahdha et d’autres associations soutenues par les Hamida Ennaifer et Naoufel Saïed !
Les forces de sécurité ont placé une vaste ceinture de véhicules et d’agents armés jusqu’aux dents pour protéger ledit siège à l’Avenue Kheireddine Pacha. Exactement comme le faisait Hichem Mechichi du temps où il était chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur.
Ce même siège a été protégé et défendu bec et ongles par les députés et les gros bras des khouenjiya et d’Ennahdha et d’al Karama. Qui n’hésitaient pas à tabasser les militants du PDL qui observaient un sit devant leurs locaux.
Le comble de la honte est que Kaïs Saïed ne communique pas sur ce dossier brûlant et fait la sourde oreille aux multiples correspondances et plaintes adressées par Abir Moussi qui se débat, esseulée, comme une diablesse au risque d’y laisser sa vie, alors que les autres forces dites progressistes y assistent sans la moindre réaction
En tout état de cause, Kaïs Saïed semble tenir à concrétiser ses objectifs, en l’occurrence : le maintien de tous les pouvoirs entre ses mains, l’organisation, uniquement, d’un scrutin législatif dans un an dont personne ne sait les tenants et aboutissants puisqu’on ne réalise pas qu’on puisse organiser des élections législatives sans la dissolution du parlement actuel qui reste en vigueur d’ici-là !
Et pour la présidentielle, pas touche : J’y suis, j’y reste. C’est dire que les observateurs ne comprennent pas le pourquoi de ces « pseudo-décisions » qui, finalement, ne font que consacrer le pouvoir unilatéral, sachant que même après un an, on n’a aucune idée de ce que sera le paysage politique.
Une seule certitude : Kaïs Saïed sera toujours et encore l’omnipotent président de la République dans un système politique, sûrement présidentiel renforcé, mais sans la moindre idée sur le rôle du pouvoir législatif.
Ce que ne sait probablement pas l’actuel chef de l’Etat, c’est que face à autant de mystères, d’incertitudes et d’énigmes, personne ne sait de quoi sera fait demain !
Noureddine HLAOUI