TUNIS – UNIVERSNEWS – Mohamed Karim Krifa, dirigeant du Parti destourien libre (PDL) a épinglé l’attitude des autorités vis-à-vis du dernier sit-in et marche effectués ces derniers jours.
« Jeudi dernier, nos militants et notre base à Sousse m’ont contacté pour me dire que dans toutes les circonscriptions de Sousse, on a interdit aux agences de voyages la location de bus en vue du déplacement des sympathisants à Tunis, a-t-il déclaré à radio Shems FM.
« Le président de poste de police de Khezama, à Sousse, a fait le tour des agences de voyage pour les prévenir contre pareille location, et cela a été enregistré. Pourtant, nous leur avons assuré que, pour la première fois, une autorisation a été accordée au PDL en vue de la marche du 15 octobre dans la Capitale. Le jour de la marche, nos militants m’ont contacté pour m’annoncer qu’on a interdit la sortie des bus qui devaient transporter nos sympathisants. Je me suis adressé aux services sécuritaires à Sousse qui m’ont répliqué qu’ils attendaient les instructions. Bref, le comportement des autorités sécuritaires est éhonté », a-t-il ajouté.
Moussi toujours sous contrôle médical
Krifa a par ailleurs révélé que la présidente de son parti, Abir Moussi se trouve à l’hôpital sous contrôle médical, toute visite étant interdite, hormis sa famille laquelle ne doit rester que pour quelques minutes auprès d’elle.
« Lundi dernier, on lui a refusé le droit d’être secourue ou tout accès à des toilettes, sauf une pharmacie qui a accepté de la secourir. Tout le monde a pourtant pu voir les atteintes commisses contre son intégrité physique. Tout cela dans le but d’interdire notre grève de la faim devant le siège du ministère de l’Intérieur. « Al Hakem Bi Amrihi » (L’autorité du pays) gouverne par le feu et le fer. Les services de sécurité en sont à présent à mâter les revendications pacifiques du PDL. En quelques minutes, on a dressé huit barrières sécuritaires. Tout le monde a vu comment Moussi a été frappée. Autant de fermeté, voire son dixième, on aurait aimé le voir s’exprimer jadis, lors de l’agression anarchique contre l’ambassade des Etats-Unis. Chaque marche initiée par le PDL est réprimée: que ce soit devant le ministère de la Femme, celui du Commerce ou celui de l’Intérieur. »
Les positions du PDL ne peuvent rejoindre ni celles de Saïed ni celles des Khwanjias
Sur un autre plan, Karim Krifa a rigoureusement démenti le contenu du communiqué publié par le ministère de l’Intérieur qui laisse entendre que son parti distribue de l’argent lors de ses actions de protestation.
« Ce communiqué est mensonger, a-t-il martelé. Dieu merci, nos actions ont été diffusées en direct sur les réseaux sociaux. Si l’argent a circulé et qu’on a soudoyé des protestataires, qu’on nous poursuive devant la justice ».
Répondant enfin à la déclaration de Ridha Belhaj qui estime que le PDL rejoint en fin de compte le Front du salut, le dirigeant du Parti destourien libre a insisté sur le fait que c’est son parti qui a longtemps combattu et démasqué les Islamistes d’Ennahdha.
« Rassurez-vous, il n’y a aucune possibilité que nos positions rejoignent celles de tous ceux qui ont pillé le pays, que ce soit Kaïs Saïed ou les Khwanjias », conclut Karim Krifa.
A.B.C.