TUNIS – UNIVERSNEWS – Une vague de rappeurs tunisiens déferle sans cesse depuis quelques années, spécialement après la révolution. Leur popularité va de pair avec la liberté de la parole émergente d’une confiance croissante chez la jeunesse de notre pays. Des rappeurs jeunes, au succès fulgurant, il n’en manque pas et Kaso en fait partie.
Le 29 août 2022 dans le cadre de la première édition des Nuits Estivales de Boukornine qui a commencé le 3 août 2022 et ce au Théâtre de Plein Air de Boukornine, le rappeur Abdelkrim Bouzaïane, Alias Kaso était censé commencer le concert à 22h. Tant attendu par le public divers qui rassemble enfants, adultes, parents et adolescents, il apparaît sur scène à 22:48.
Un retard qui rend la foule furieuse, provoquant une déception, notamment chez les jeunes fans du rappeur, présents sur les gradins depuis plus de trois heures. C’est avec beaucoup de cris, de brouhaha émanant d’un amour incontestable vis-à-vis de leur artiste que les festivaliers ont accueilli Kaso, un jeune qui s’est imposé depuis quelques années dans le domaine artistique tant chéri par les jeunes.
Malgré les problèmes techniques et les coupures sonores, Kaso réussit à maintenir en haleine l’énergie de son public qui n’a pas cessé de chanter voire réciter ses paroles à la lettre. Des morceaux, reflets des états d’âme et des maux d’une jeunesse porteuse d’espoir, assoiffée de rêves mais profondément rongée par les problèmes de son époque, profondément affectée par l’instabilité socio-économique.
En effet, après le Festival International de Bizerte, de Kébili, de Sfax, l’osmose règne sur le théâtre de Hammam-Lif, surtout lorsque Kaso interprète ses meilleurs tubes, notamment « Bouzaïane », « Baida », « Kberna », « Nkhamim Fik », « Titfakarna Sghare » et « Wakti ». Le rappeur fait de son quotidien semé d’embûches, et de sa vie dans son quartier sa principale source d’inspiration; un vécu auquel s’identifie une grande partie de la jeunesse tunisienne.
Faisant des affres et des aléas le centre même de ses paroles, il raconte, narre et évoque avec beaucoup d’émotions le décès de son père ainsi que les répercussions de cet événement tragique non seulement sur sa vie, mais également sur celle de sa famille. Entre un passé révolu et une lueur d’espoir qui nous incite à nous accrocher à nos rêves et à croire en nous.
Brisant l’image archétypique voire stéréotypée du rappeur « désinvolte » et « indifférent », Kaso se confie et se déleste sur scène en évoquant ouvertement ses chagrins amoureux qui ont fait de lui la personne qu’il est aujourd’hui, sans gêne ni embarras: une véritable Success story qui mérite d’être racontée; un exemple à suivre et un art à consommer sans modération.
G.K.