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Deux mégaprojets de Kaïs Saïed, fruits d’une vision opaque venue d’une autre planète
En cette même journée de la marche organisée par Ennahdha, le président de la République, Kaïs Saïed se pavanait dans un lieu désert de la région de Kairouan en présence de certains cadres de l’Etat et autres militaires.
Après avoir fustigé la dilapidation de l’argent par les organisateurs des manifestations prouvant, ainsi, que le Tunisie n’est pas au bord de la faillite, mais qu’elle regorge de richesses, le chef de l’Etat a réaffirmé la fiabilité du projet de la Cité médicale devant être édifiée sur une terre domaniale relevant du gouvernorat de Kairouan.
Kaïs Saïed q réitéré que les allocations existent bel et bien et que l’armée est décidée à aller de l’avant pour mener à bien ce projet qui va « rayonner sur tout le pays et même sur d’autres pays notamment africains dont les étudiants peuvent être formés au sein de cet établissement sanitaire », selon ses propres dires.
Or, nombreux son les observateurs qui mettent en doute cette affirmation pour plusieurs raisons. D’abord, parce que les Saoudiens « désignés comme étant les financeurs de ce projet », sont déjà engagés, depuis l’ère de feu Béji Caïd Essebsi, dans d’autres projets sanitaires dont un hôpital, justement, à Kairouan, deux autres à Sfax et un quatrième à Gafsa.
Et puis, il est étonnant de parler d’un mégaprojet devant coûter des centaines de millions de dinars sans avoir la moindre idée du schéma de son financement, sans oublier qu’aucune idée précise n’est avancée sur son fonctionnement si par miracle, il venait à être finalisé.
En effet, où va-t-on chercher le corps médical et paramédical pour y exercer au moment même où les divers établissements de santés souffrent d’un manque flagrant de cadres médicaux et paramédicaux. C’est dire qu’une opacité totale entoure ce projet que certains qualifient de « don quichotien » !
Il en est de même pour l’Etat de Qatar qui n’aurait promis, jusqu’à présent, aucun « sou » pour l’édification d’une telle cité médicale. Il semble, donc, clair, que le président de la République conduit « son navire » sans la moindre coordination avec les différentes parties censées être concernées par ce projet.
Bon à savoir que Kaïs Saïed agit avec la même vision opaque en parlant d’un autre mégaprojet, en l’occurrence le fameux TGV qui « partira de Bizerte et ira jusqu’au Sud ». Ce sujet a été abordé lors de la conférence de presse qu’il avait donnée à Paris et présenté comme une réalisation avec l’apport de la France, ce qui avait suscité l’étonnement des officiels français, Emmanuel Macron en premier.
Ce projet a été évoqué, de nouveau, lors de la réunion qu’il a eue aves les ambassadeurs des pays de l’Union Européenne qui « tombaient des nues ». D’ailleurs, on se demande si Kaïs Saïed réalise vraiment les moyens financiers et logistiques dont il faut disposer pour mener à bon terme un pareil projet ?!!! A moins qu’il ne s’agisse d’une autre vision qu’il a eue dans l’autre planète !…
Noureddine HLAOUI