Sur l’avenue Habib Bourguiba, dans le centre de Tunis, trois rassemblements sont organisés ce vendredi 17 décembre 2021 pour la célébration du onzième anniversaire de la révolution après que le président Kais Saied ait décidé de rendre le 17 décembre, un jour férié au lieu du 14 janvier, date retenue jusqu’ici pour la célébration de la chute l’ancien régime du président Zine El Abidine ben Ali.
Un dispositif sécuritaire et des barrages filtrants ont été mis en place aux entrées de l’avenue symbolique du centre ville jusqu’à Tunis Marine, l’entrée de l’avenue Mohamed V et au niveau de la statue d’Ibn Khaldoun.
Les manifestants ont commencé à affluer tôt ce matin pour participer aux trois rassemblements programmés en ce jour anniversaire de la révolution.
Le mouvement « Citoyens contre le coup d’Etat » a appelé à cette occasion à un rassemblement de protestation pour exprimer encore une fois son opposition aux mesures décidées par le président Kais Saied le 25 juillet dernier ainsi qu’au décret présidentiel 117 en vertu duquel les activités de l’Assemblée des représentants du peuple ont été gelées et l’immunité des députés levée.
Un autre rassemblement est organisé également ce vendredi à l’appel des partis Courant démocrate, Ettakatol et al-Joumhouri dans le cadre d’un front qui se définit comme mouvance sociale-démocrate et qui appelle à défendre la démocratie et à lutter contre la gouvernance unilatérale.
Des appels ont été lancés aussi sur les réseaux sociaux et par le biais de dépliants distribués et d’affiches suspendues dans des lieux publics par des parties qui s’identifient au « Mouvement 25 juillet » appelant à un rassemblement aujourd’hui pour exprimer un soutien au processus du 25 juillet dont les principales étapes ont été annoncées par le président Kais Saied lundi dernier.
Lors du premier rassemblement, comprenant notamment les khouenjiya, un point de presse a été par son coordonnateur Jawhar Ben Mbarek qui a annoncé la tenue d’un sit-in à cette avenue fétiche et « qui devrait se poursuivre, selon ses propres dires, jusqu’à la fin du coup d’Etat ».
Le deuxième rassemblement a été marqué par davantage de calme et les trois composantes, Ettayyar, Al Joumhouri et Ettakatol, ont maintenu leur appel à mettre un terme au pouvoir unilatéral détenu, désormais, par Kaïs Saïed… »
Le troisième et dernier groupe est composé uniquement des partisans de Kaïs Saïed et les membres de ses coordinations et autres administrateurs des pages le soutenant. Ce groupe a été le seul à avoir été autorisé à faire son entrée à l’Avenue Habib Bourguiba où ils se sont confortablement installés dans le pourtour du Théâtre municipal où ils ont lancé des appels francs à la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et à, ce qu’ils appellent, la nécessité d’assainir le secteur de la justice.
A noter que le ministère de l’Intérieur n’a donné aucune justification ni explication à un tel comportement privilégiant des citoyens par rapport à d’autres.
N.H