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Comment gérer la politique monétaire en période d’instabilité ?
La Fondation BNA vient de d’organiser la 1ère édition de ses « Journées » qui a eu lieu mercredi 26 février 2020 au siège de la Banque Nationale Agricole (BNA). Le démarrage a eu lieu avec une première inédite en commençant par l’Hymne national présenté en langue des signes par des enfants sourds muets de l’Association de Soutien aux Déficients Auditifs « ASDA ».
Ces Journées, ayant pour thème « Politique monétaire en période d’instabilité », se sont déroulées en présence d’une forte assistance dont on citera, notamment, le ministre des Finances Ridha Chalghoum, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouen Abassi, le directeur général de la Banque nationale agricole (BNA) et président de la Fondation, Habib Belhaj Gouider qui a invité, également, les anciens directeurs de la BNA, entre autres Moncef Dakhli, Hédi Ezzar, etc.
Etaient présents, également, un grand nombre de PDG des banques de la place dont notamment, Lotfi Dabbabi de la STB Bank, Ahmed Rejiba de l’ATB, Hichem Rebaï de la BH Bank, et Kamel Néji de l’UIB et bien d’autres.
La Fondation BNA s’est intéressée, lors de cette première édition, à des sujets d’actualité. Et dans ce cadre, Fatma Marrakchi Charfi, enseignante universitaire, a affirmé que l’approche suivie par l’autorité monétaire a pu atténuer, un tant soit peu, les déséquilibres macroéconomiques tout en permettant l’instauration d’une certaine stabilité.
Et d’enchaîner que l’inflation n’est pas due, seulement, à la politique suivie par la BCT mais également et surtout à celle du gouvernement qui fait face à des difficultés énormes dont notamment le paiement des salaires, le marché parallèle, le déficit budgétaire et le déficit courant. Elle relève, toutefois que l’économie tunisienne demeure tributaire des chocs exogènes, à savoir la fluctuation du prix du pétrole et des matières de base, ce qui est susceptible d’engendrer un déficit commercial et impacter négativement la Caisse de compensation.
Mme Marrakchi Charfi a tenu à recommander une meilleure gestion du risque tout en garantissant une plus grande coordination continue entre le volet budgétaire et ceux monétaire et commercial.
Pour sa part, la directrice générale de la politique monétaire au sein de la BCT, Rym Kolsi, a souligné qu’après le 14 janvier 2011, la politique monétaire a été pour beaucoup dans la sauvegarde de la stabilité des prix en jugulant, un tant soit peu, l’inflation et de les maintenir à des paliers raisonnables. Et c’est dans ce cadre que s’inscrivent les augmentations à petites doses, à quatre reprises, des taux d’intérêt entre 2012 et 2014. Ce taux est passé de 1,25% entre avril 2017 et février 2019 de 3,5%.
Cette même politique monétaire a permis de faire baisser l’inflation, de réduire le déficit courant, de consolider le stock de devises, de renforcer le taux de change du dinar et de faire baisser le refinancement. Pour elle, la prochaine étape, il faudra miser sur l’investissement et l’exportation. Elle estime que le gouvernement doit jouer pleinement dans l’amélioration du climat des affaires, la restructuration des entreprises publiques et les caisses sociales, la digitalisation de l’économie pour lutter contre l’informel.
N.H