- Les 73 signatures bientôt collectées pour entamer la procédure de destitution du « Cheikh »
- Appel pathétique de Mabrouk Korchid aux patriotes pour sauver la Tunisie du désastre avant qu’il ne soit trop tard
Les députés du bloc du Parti destourien libre ont entamé, dans la soirée d’hier vendredi 10 juillet 2020, un nouveau sit-in ouvert au siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), mais dans des conditions très mauvaises puisqu’ils ont été contraints de rester dans l’obscurité la plus totale suite à la coupure de l’électricité
Dans un enregistrement vidéo Abir Moussi, présidente du bloc, a considéré qu’elle a été attaquée hier par Seifeddine Makhlouf, président de ce qu’on appelle le bloc Al Karama tout en réclamant des autorités de bouger.
En effet, tout le monde a vu et écouté des vidéos circulant sur la toile où Makhlouf, proférant des propos orduriers et de très bas étage, était plus menaçant que jamais. Il semblait hystérique et dans un état second voulant agresser physiquement Abir Moussi, mais il en a été empêché suite à l’intervention de Tarek Ftiti, Hsouna Nasfi et le secrétaire général du PDL, qui ont été, d’ailleurs vivement remerciés par la première responsable du PDL.
Abir Moussi a, par ailleurs, appelé pour la première fois, d’une manière aussi claire et directe, dans ladite vidéo publiée sur la page officielle Facebook de son parti, les députés, censés faisant partie des forces civiles, à assumer leurs responsabilités. En les invitant à préparer, dans les heures qui viennent, une motion pour le retrait de confiance du président du Parlement, qu’elle rend responsable de tous les dépassements et autres abus, sachant qu’il faut un minimum de 73 signatures pour entreprendre la procédure de destitution. Elle a exhorté les élus à faire vite pour passer au vote, avant le début des vacances parlementaires.
Son appel à une action urgente est motivé par sa conviction qu’il y a un danger imminent au sein de l’ARP à cause du « comportement irresponsable » de Rached Ghannouchi, son chef de cabinet Habib Khedher et de ce qu’on appelle Al Karama qui représentent des facteurs déstabilisants et destructeurs de la Tunisie.
Dans un autre contexte, Moussi a assuré qu’elle va demander du bâtonnier des avocats l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre l’avocat Seifeddine Makhlouf et de vérifier ses relations avec les terroristes.
D’autre part, il semble que le ministère de l’Intérieur a confirmé que le dénommé Hafedh Barhoumi est un élément dangereux dont l’entrée dans l’enceinte du Palais du Bardo a été imposé par Makhlouf and Co qui « ont juré qu’il n’y aura aucune réunion ni séance à l’ARP tant que ce personnage, présumé appartenant aux groupes terroristes dangereux, n’est pas autorisé à accéder au Parlement !
En tout état de cause, ce qui s’est passé vendredi semble avoir été la goutte qui a fait déborder le vase, puisque la volonté de retirer la confiance à Rached Ghannouchi est plus réelle que jamais.
En effet, des tractations avancées pour collecter les 73 signatures nécessaires au déclenchement de « impeachment » ont pu avoir lieu avec l’aval des membres d’au moins quatre ou cinq blocs, en l’occurrence celui démocrate (Attayar et Echaâb), Tahya Tounès, le bloc national (Hatem Mliki) et celui de la Réforme (Hsouna Nasfi), sans oublier, bien entendu, le Parti destourien libre qui a assuré qu’il n’a nullement l’intention de se place en première ligne et de s’afficher à l’avant pour cette procédure.
Selon les observateurs, la tentative semble être, cette fois-ci, déterminée avec de sérieuses chances d’aboutir même si l’issue finale s’annonce problématique au vu des positions serrées des deux parties pour remporter la décision.
En tout état de cause, les analystes s’accordent à dire que la journée du lundi s’annonce déterminante voire historique pour le pays, car une unanimité se dégage se dégage chez les forces démocratiques et civiles pour empêcher les éléments du dénommé Al Karama de prendre l’ARP et le pays en otage avec son comportement violent et hystérique semant la terreur dans l’enceinte du Parlement pour imposer « sa » loi.
Outre lesdites tractations, il y a lieu de mentionner l’appel pathétique lancé par Mabrouk Korchid dans un enregistrement audio-vidéo effectué, aujourd’hui, où il appelle les patriotes tunisiennes et tunisiens, surtout à la majorité silencieuse et les patriotes du Sahel tunisien, absents de la scène au cours des dix dernières années, à ne pas rester les bras croisés, à sortir dans les rues et de prendre les choses en mains pour sauver la Tunisie du désastre qui la menace avant qu’il ne soit trop tard.
Avec un chef de gouvernement impliqué dans un scandale de corruption des plus graves, un chef d’Etat aux abonnés absents se contentant des parties anonymes et un président de parlement qui se comporte comme s’il était dans sa propriété privée, la Tunisie souffre d’un vide sans précédent et de la fin d’une époque de pouvoir, d’où la nécessité de mettre un terme à la situation actuelle marquée par l’effondrement des institutions de l’Etat rongé par les extrémistes et les terroristes.
Noureddine HLAOUI