TUNIS – UNIVERSNEWS (MONDE) – La capitale libyenne, Tripoli, a été vécu, hier jeudi 11 avril 2024, dans un climat de guerre civile, avec des échanges de tirs entre groupes armés, sachant que ce ne sont pas les premiers observés dans les environs de la capitale, Tripoli, après les tensions vécues au passage de Ras Jedir au milieu du mois de Ramadan, ce qui a conduit à sa fermeture.
Cette tension est concomitant avec le blocage du processus politique, en raison du refus d’Abdülhamid Dbeïbah de céder le pouvoir et d’approuver l’accord conclu au Caire entre l’Assemblée des représentants, le Conseil présidentiel et le Conseil suprême de l’État pour la tenue d’élections et à la formation d’un gouvernement technocratique. Mais Dbeïbah, allié aux milices de Tripoli, a refusé cet accord.
En réalité, ce n’est pas seulement le blocage du processus politique qui menace la Libye d’instabilité, mais aussi les interventions étrangères. Après que le maintien par la Turquie de ses forces militaires, les États-Unis ont renforcé leur présence en Libye à travers la base d’Al-Watiya, et l’objectif principal de Washington est bien au-delà de la Libye pour surveiller la présence russe dans la région ouest-africaine.
L’importante présence de la Russie dans les anciennes colonies françaises est devenue inquiétante comme le cas au Mali, au Niger et au Burkina Faso qui se sont débarrassés du parapluie français et se sont rapprochés de la Russie, ce qui perturbe l’alliance franco-américaine.
La Libye qui ne connait pas la stabilité depuis ce que l’on appelle la Révolution de Février, se débat, aujourd’hui, dans des tensions politiques et des interventions étrangères, qui en feront une base arrière pour la lutte d’influence américano-russe sur le continent africain, notamment en Afrique de l’Ouest qui est une région riche en minéraux.
Cette situation est susceptible de se développer et aura des répercussions sur la Tunisie, et il convient d’y prêter attention et prudence : la Libye risque-t-elle aujourd’hui d’être le champ d’une guerre entre frères ennemis, en l’absence d’un gouvernement unifié?