La Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) a dit « craindre que la justice tunisienne ne glisse vers l’instrumentalisation politique et la lutte de pouvoir », critiquant les jugements rendus par certaines chambres en un temps record dans des affaires reléguées dans l’oubli ».
Dans un communiqué rendu public, la LTDH a précisé que certaines chambres judiciaires ont délibérément provoqué l’opinion publique en rendant des jugements dans certaines affaires tombées dans l’oubli (Moncef Marzouki, Bochra Belhaj Hmida et Meriem Bribri), alors qu’on laisse trainer les enquêtes et les procédures dans d’autres affaires, notamment les assassinats et les agressions sécuritaires (Abdessalem Zayen et Omar Labidi).
Ces jugements sont rendus à l’heure où les organisations de défense des droits de l’homme et l’ensemble des Tunisiens attendent des signes positifs et des motifs d’espoir permettant à la justice tunisienne d’éviter les erreurs du passé ainsi que l’assainissement du corps judiciaire des éléments corrompus, lit-on de même source.
Il s’agit, également, souligne le communiqué, d’ouvrir les grands dossiers liés au terrorisme, à l’envoi de personnes aux foyers de tension, aux assassinats politiques, aux crimes financiers, au financement étranger des campagnes électorales, à la lutte contre la normalisation et à l’impunité de la police.
Et de rappeler les appels lancés par l’organisation de défense des droits de l’homme pour tenir l’institution judiciaire à l’écart de toute instrumentalisation politique et partisane et réunir les conditions optimales pour un procès équitable en faveur de tous les justiciables.
La LTDH affirme, en outre, son refus de la traduction de civils devant les tribunaux militaires, considérant que la lenteur de la réforme du système judiciaire à commencer par les comptes que doivent rendre « les deux têtes de la corruption » Béchir Akremi et Taieb Rached et l’activation du rapport de l’inspection générale, ne fera qu’entraver l’ouverture des grands dossiers de la corruption.