- Naoufel Saïed et des groupes de jeunes proches de Nizar Chaâri derrière l’action
- Pourquoi cette visite inopinée du chef de l’Etat à Gafsa, par une journée caniculaire de 50°?!!!
- Le désengagement et la dénonciation par Abir Moussi entraîneraient un flop de ce mouvement aussi curieux que douteux…
On attendait ce jour du 25 juillet depuis quelque temps, certains ayant prédit qu’il sera « historique et déterminant pour l’avenir de la Tunisie. Pourtant, il ne s’agit pas d’une occasion pour célébrer la Fête de la République ou pour commémorer le décès de feu Béji Caïd Essebsi.
La raison de cette attente, inquiétante pour les uns et annonciatrice d’une ère prometteuse pour les autres , est la programmation d’une marche qu’on prévoyait « monstre avec l’objectif de balayer tout le système » en place au pouvoir, plus précisément l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et son président, le Nahdhaoui Rached Ghannouchi, le gouvernement et son chef, Hichem Mechichi et les partis politiques.
Il faut dire qu’au départ, les initiateurs ont tablé sur le fait que Ghannouchi est unanimement, ou presque, détesté par les Tunisiens, une approche renforcée par l’appel public de Harouni à la nécessité de verser trois mille milliards dans le fonds, théoriquement consacré au dédommagement des Nahdhaouis, et ce au plus tard le 25 juillet 2021, ce qui a renforcé l’idée de la tenue de cette journée de colère.
Au départ, le mouvement prenait de l’ampleur et promettait d’être un tournant au sein du paysage politico-social dans le pays, surtout qu’à un moment donné, on a voulu y mêler les partisans du Parti destourien libre (PDL) tablant sur le fait qu’il est l’ennemi juré de Ghannouchi et qu’il est le principal groupe politique capable de mobiliser la foule dans les rues.
Or, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une arnaque, notamment après l’annonce par Abir Moussi, en personne, affirmant que son parti n’en est pas concerné. Elle a même lancé un appel à ses sympathisants de ne pas descendre dans la rue en ce 25 juillet !
Et à part, des petits partis et certaines personnalités sans influence, il ne restait qu’un seul grand groupe qui ne dit pas son nom, mais qui demeure identifiable aux pages qui le soutiennent. En effet, les réseaux sur Internet ayant, auparavant défendu Kaïs Saïed, à partir de pages sur Facebook à l’étranger ont été reconnus surtout qu’ils ont utilisé les mêmes techniques de groupes fermés déjà mises en œuvre avec succès pour faire élire Kaïs Saïed au 1er tour de la présidentielle de 2019.
Mais si au début, cela a marché, l’engouement s’est estompé avec le temps. Toutefois, les statuts de Naoufel Saïed en faveur de son frère et les techniques spécifiques à Nizar Chaâri et ses groupes ont fini par faire découvrir le pot aux roses
Et puis, les propos du président de la République tenus à Gafsa et les slogans, sciemment lancés et minutieusement montés appelant à la dissolution du parlement, ont confirmé ses tendances pour l’autorité décentralisée et nous rappellent ses appels, un certain 17 déembre2019 à Sidi Bouzid, lorsqu’il prônait carrément un balayage de tout le système en place et l’option du « peuple veut… ».
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que le site de la présidence de la République procède à un montage aussi pernicieux pour nous faire entendre clairement ces appels à la dissolution de l’ARP.
C’est à croire que Kaïs Saïed est allé à Gafsa, par une journée aussi caniculaire avec près de 50 degrés et une mobilisation sécuritaire impressionnante, rien que pour faire entendre que certains Tunisiens ne veulent plus de l’ARP tout en réitérant ses théories concernant la nature du pouvoir, mais sans donner la moindre idée sur ses projets.
Cette visite, qualifiée d’inopinée comme au bon vieux temps de Ben Ali, est survenue, justement, à la veille de cette journée du 25 juillet. Une coïncidence ou une implication voulue pour inciter ses partisans à descendre dans la rue.
Or, en tout état de cause, avec le désengagement sans équivoque du PDL et la découverte du stratagème mis en place en catimini par l’équipe de Naoufel Saïed en faveur de son frère, soutenu, probablement, par les « jeunes » de Nizar Chaâri, tout porte à croire que le mouvement serait un flop de plus, mais on est curieux de découvrir, dans ce cas, la réaction du chef de l’Etat après un probable échec de ce manège…
Noureddine HLAOUI