TUNIS – UNIVERSNEWS Après la baguette française et la sauce harissa, le style musical populaire algérien a, lui aussi, été inscrit ce jeudi au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco. Un bel hommage à une musique apparue dans les années 30 dans la campagne oranaise, en Algérie.
«Nouvelle inscription sur la liste du patrimoine immatériel : le raï, chant populaire d’Algérie», a annoncé sobrement l’organisation sur son compte Twitter, ajoutant la mention : «félicitations !».
Moyen de véhiculer la réalité sociale sans tabou ni censure, le raï aborde des thèmes tels que l’amour, la liberté, le désespoir et la lutte contre les pressions sociales. Apparu dans les années 30, il était à l’origine pratiqué en milieu rural par des doyens qui chantaient des textes poétiques en arabe vernaculaire, accompagnés d’un orchestre traditionnel, selon l’Unesco. Mais c’est au milieu des années 80 que le raï explose : sous l’influence de «Chebs» (jeunes), cette musique traditionnelle algérienne de la région d’Oran se modernise.
Après un premier festival raï à Oran en 1985, ce genre musical débarque en France à l’occasion d’un festival à Bobigny, en région parisienne, en janvier 1986. Grâce à cet évènement, le public français découvre aussi la voix de Cheb Mami, qui, aux côtés de Cheb Khaled ou de Cheikha Rimitti, deviendront par la suite des stars mondiales.
En quelques années, le raï élargit son public, intéresse les grandes maisons de disques. Cheb Khaled devient le premier Maghrébin à entrer au Top 50 au début des années 90 avec son tube Didi.
J.M