- Le diplomate américain sait que cette dame de fer est intraitable au sujet de l’islam et qu’elle contre la grande « supercherie » appelée « printemps arabe » chère aux démocrates US
Par Ezzeddine Zayani*
Dans un post rendu public sur sa page officielle Facebook, Ali Zayani, docteur en philosophie et sciences politiques et ancien ambassadeur, décortique les tenants et les aboutissants de la rencontre, samedi 8 mai 2021, entre la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi et l’ambassadeur des USA auprès de la Tunisie, Donald Blome. Analyse que nous reproduisons intégralement :
« L’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique en Tunisie Donald Blome était ce samedi 8 mai 2021 au siège du PDL. Il a rencontré longuement maître Abir Moussi présidente du parti destourien. Cette entrevue qui a eu lieu à la demande du diplomate de la première puissance mondiale, mérite que l’on s’y attarde vu l’importance politique qu’elle revêt :
– le déplacement de l’ambassadeur US n’est jamais fortuit surtout quand il s’agit de contacter une personnalité politique au siège même de son parti, une personnalité cible et de surcroît menacée. De nombreux messages se dégagent de ce rendez-vous. D’abord celui relatif à la carrure, à l’envergure de Mme Abir Moussi.
C’est un fait maintenant. La présidente du PDL est devenue incontournable pour l’administration américaine qui, selon tous les indices est en train de chercher activement une solution à la grave crise qui secoue actuellement la Tunisie.
L’ambassadeur américain est venu écouter Mme Abir Moussi, certes en tant que leader crédible mais aussi en tant que cheffe du premier parti politique de Tunisie. Mieux encore, le diplomate américain sait pertinemment que cette dame de fer est intraitable au sujet de l’islam politique et elle n’est pas non plus une adepte de la grande supercherie appelée « printemps arabe » chère aux démocrates revenus au pouvoir à Washington.
C’est en homme avisé que l’ambassadeur US est venu chercher un autre son de cloche, une autre version des faits, une évaluation honnête de la situation catastrophique et d’une issue de la voie de garage dans laquelle les islamistes ont embourbé les Tunisiens. Je ne suis pas dans les secrets des dieux mais je peux l’affirmer sans me tromper que l’ambassadeur US a eu droit à une version exacte du drame tunisien avec le projet de la dictature théocratique que le gourou sanguinaire Ghannouchi tient à imposer.
Le diplomate de la première puissance mondiale, mandaté par son pays, selon toute vraisemblance, pour comprendre et déchiffrer les intentions non avouées de la bande religieuse et mafieuse au pouvoir, a eu satisfaction et a probablement assouvi sa curiosité.
Cette rencontre, qui aura surement des retombées sur la vie politique tunisienne, particulièrement, l’appréciation à sa juste valeur du combat légitime mené par Abir Moussi contre les pilleurs, les corrompus, les fourbes, les traîtres, est arrivée à un moment crucial. Pourra t-elle enclencher une prise de conscience salutaires chez nos partenaires ?
En définitive l’ambassadeur américain n’a pas fait le déplacement pour une simple courtoisie. A mon sens il était porteur de messages. Nous en saurons leur teneur dans les jours à venir. Mais d’ores et déjà, les « khwamjias » ne sont plus les seuls maîtres à bord. L’ouverture ou plutôt la brèche effectuée ce jour apportera du nouveau.
En tout cas, la présidente du PDL maître Abir Moussi vient de marquer un sacré point. Elle est en passe de détenir les règles du jeu. C’était l’outil de prédilection du Zaim Habib Bourguiba qui lui permettait d’avoir le dessus sur ses ennemis et lui attirait l’estime et le respect, à savoir faire appel en permanence à la ténacité, à la détermination, à l’honnêteté et, bien entendu, au patriotisme dans tout ce qu’il entreprenait.
Contrairement aux apparences l’Occident apprécie en fin de compte les politiciens qui ont des principes et qui défendent des valeurs. Abir Moussi fait partie de la trempe des grands. Je vois déjà plein de malheureux, ces faux qui ont cru que personne ne les déracinera. Bonne continuation la lionne, vous êtes sur la bonne voie, celle du Zaïm.!!! »
*Docteur en philosophie politique, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (Sciences Po) et ancien ambassadeur