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Mabrouk Korchid persiste à défendre le projet malgré le tollé de la société civile
La proposition d’un projet de loi amendant les deux articles 245 et 247 du Code pénal présenté par le député, Mabrouk Korchid et signée, selon certaines sources par 46 élus de l’Assemblées des représentants du peuple (ARP) soulevé de très vives critiques de la part de la société civile.
Il s’agit d’une initiative qui vise, selon le texte du projet, à moraliser la vie politique et sociale et à s’opposer au « crime électronique » et qu’il faut examiner d’urgence à cause de la proximité de du délai des élections des conseils régionaux.
Ce projet adressé au Bureau de l’ARP, selon le cachet, depuis le 12 mars courant et depuis le mois de février selon M. Korchid, a fait l’objet d’une critique violente de la part de nombreuses organisations dont l’Association des jeunes avocats (ATJA) et de certaines personnalités dont Néji Bghouri, président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) qui a, sévèrement critiqué la même proposition à travers un statut Facebook.
Quant à Mohsen Marzouk, tout en rappelant qu’il a été victime des dénigrements gratuits dans la « prétendue affaire de Panama papers et l’accusation d’espionnage au profit de l’Etat des Emirats, a critiqué cette proposition e précisant que le timing n’y est pas du tout, le pays ayant d’autres chats à fouetter à commencer par la grave crise sanitaire…».
Devant ce premier tollé, les réactions sur Facebook étant nombreuses et violentes, M. Mabrouk s’est senti dans l’obligation de réagir en tentant de justifier sa proposition et d’expliciter les objectifs de la proposition qui ont été, selon ses dires, déformés. Ainsi, il a indiqué le projet proposé n’évoque point les journalistes et les médias mais vise uniquement les fake news et les rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux, plus particulièrement Facebook.
Et après avoir insisté sur le fait que cette proposition de projet de loi n’a pas pour objectif de protéger les députés, uniquement, mais toutes les catégories de la société, Mabrouk Korchid, a persisté en appelant, dans un second statut, toutes les « personnes honorables à défendre le projet… ».
En tout état de cause et, au vu de l’ensemble des réactions, la proposition de M. Mabrouk suscite les inquiétudes et les craintes d’une coercition des libertés d’expression surtout que Facebook est considéré par un grand nombre de citoyens comme étant un espace leur permettant de s’exprimer et de « respirer » afin d’attirer l’attention des responsables sur les éventuels abus et dépassements commis par les responsables…
D’ailleurs, selon de nombreux posts Facebook (décidément !), la proposition serait sur le point d’être, carrément, retirée. Et puis, franchement, le pays avait-il besoin d’une autre affaire, sujet de polémique et de discorde ?!
Noureddine HLAOUI