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Effets directs et impacts négatifs sur le secteur financier, les entreprises et les investisseurs.
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En l’absence d’un accord avec le FMI, la Tunisie ne pourra mobiliser que la moitié de son besoin de financement extérieur
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«La BCT doit résister aux pressions politiques »
La remontée de la note souveraine de la Tunisie par l’agence de notation américaine Moody’s, risque d’être longue, dans la mesure où les pays qui sont passés par la classe B3 et qui ont pu éviter la descente à court terme vers la classe C, sont rares, a estimé mercredi l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE).
Dans une note intitulée « Impact de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie de B2 à B3 », l’IACE a ajouté que « les pays qui ont pu gravir l’échelle, l’ont fait au bout d’un minimum de 3 ans, à la suite de la mise en place de plans de réformes et développement.
Selon la même source, l’engagement de telles réformes ne devrait pas être justifié uniquement par l’amélioration de la notation de la Tunisie ou la conformité aux exigences du Fonds Monétaire International, mais plutôt pour donner de la marge budgétaire à l’Etat et booster ainsi l’investissement public en faveur de l’éducation et de la santé et libérer le potentiel de l’initiative privée.
D’après l’IACE, les notations souveraines influencent principalement les montants, la maturité et les taux d’intérêt lors de l’émission de nouveaux titres par un pays, ajoutant qu’au-delà de ses effets directs, cette dégradation aura des impacts sur le secteur financier, les entreprises et les investisseurs.
« La soutenabilité de la dette publique à long terme en péril »
Ainsi, les investisseurs étrangers sont exposés au risque de dépréciation de leurs actifs et ce, suite à celui de la monnaie locale. Les investissements physiques peuvent être confrontés au risque souverain lié aux investissements directs étrangers, souligne l’Institut, expliquant cela par le fait qu’une dépréciation de la monnaie locale sera enregistrée, accompagnée par un accroissement du taux d’inflation.
Cela pourrait entraîner une dévalorisation des immobilisations lors de la consolidation de leurs états financiers.
Pour améliorer le taux d’investissement, attirer et rassurer les futurs investisseurs, l’IACE recommande au gouvernement d’encourager l’immobilier professionnel (industriel ou services) public et privé, à offrir en location aux investisseurs étrangers (un investissement locatif consiste à acquérir un bien immobilier afin de le mettre en location pendant une durée indéterminée. Si cette activité est aussi plébiscitée par de nombreux investisseurs, c’est en raison des différents avantages non négligeables qu’elle représente).
S’agissant de l’impact de la dégradation de la note souveraine sur le financement, l’IACE a estimé qu’en l’absence de la conclusion d’un accord avec le FMI, et l’obtention du renouvellement total de la garantie américaine ou d’une garantie supplémentaire, la Tunisie ne pourra dans les conditions actuelles mobiliser que la moitié de son besoin de financement extérieur et à une maturité courte.
Même dans le cas du renouvellement de la garantie américaine, le gap serait de 2600 millions de dinars, précise la même source, faisant remarquer que l’obtention de ce renouvellement n’apaisera pas la pression sur les réserves de change lors du remboursement qui précédera impérativement l’émission de nouveaux titres sous garantie.
Selon l’IACE, le taux d’intérêt appliqué, en cas de sortie sur le marché extérieur, serait de 11%, avec une durée de 7 ans ce qui « mettra en péril la soutenabilité de la dette publique à long terme ».
Pour ce qui est des répercussions sur les banques, l’Institut a indiqué que la dégradation de la notation souveraine va augmenter le risque pays des banques tunisiennes lors de leurs prochaines évaluations par les agences de notation.
Cette future probable dégradation de la notation des banques tunisiennes pourra renchérir le coût de financement en cas de recours à des sources de financement étrangères bancaire ou autres (très limitées en Tunisie).
Le recours à des banques tierces pour des confirmations et garanties à envisager engendre des coûts supplémentaires qui sont au final supportés par les entreprises, alerte encore l’IACE.
Selon la note, l’impact sur les entreprises dans un pays classé B3 et aggravé par les répercussions de la crise sanitaire est essentiellement financier, expliquant, que le manque de liquidité limitera forcément la marge de manœuvre et aggravera leur situation, en l’absence de mesures.
Pour ce qui est des entreprises publiques importatrices de produits stratégiques dont le financement des opérations de commerce international est assuré essentiellement par des banques publiques, leurs fournisseurs pourraient juger leurs risques élevés.
Ils imposeraient ainsi de nouvelles conditions, plus contraignantes, à cause du risque élevé des entreprises publiques et de leurs banques, remarque l’IACE, ajoutant que la rupture de stock de produits stratégiques suite à des soucis d’approvisionnement, constitue un risque élevé et probable.
L’IACE a souligné que, durant cette période, la Banque centrale aura un rôle important à jouer pour préserver la solidité financière du système bancaire, s’assurer de la disponibilité des ressources nécessaires pour le financement de l’économie, sécuriser les opérations de commerce international afin d’éviter des perturbations potentielles.
Il s’agit aussi de rassurer les détenteurs de comptes en devises afin d’éviter une éventuelle fuite des capitaux et surtout résister aux pressions politiques qui auraient pour conséquence « de l’engloutir dans la trappe de financement direct du budget ».