TUNIS – UNIVERSNEWS (Education – M.S.) – Les enseignants reprennent le chemin de leurs établissements scolaires d’ici quelques jours. La vraie difficulté, ce sont les emplois du temps qui doivent être adaptés aux rythmes des élèves, mais également aux différents souhaits des enseignants. Ces emplois sont élaborés dans le souci de l’intérêt pédagogique des élèves. En clair, l’administration évite les trous dans l’agenda des élèves, et, dans la mesure du possible, ils tentent de regrouper le matin les matières les plus exigeantes sur le plan de la concentration, comme les maths, le français, les sciences physiques, raconte un professeur.
On placera plus facilement l’histoire géo, l’arabe, le sport, la musique et les arts plastiques l’après-midi. Pour chaque enseignant, l’emploi du temps est la première source d’angoisse de la rentrée. Ces emplois du temps sont très difficiles à réaliser car il faut non seulement respecter les souhaits des professeurs et répartir équitablement les matières de classes. Mais existe-t-il un emploi du temps «parfait», qui suivrait les recommandations des spécialistes des rythmes de l’enfant concernant les moments d’apprentissages les plus favorables, mais respecterait les contraintes des enseignements et des enseignants (programmes, horaires et temps d’enseignement)?
Des contraintes implacables !
Faire un emploi du temps, c’est se battre contre les contraintes implacables. Il y a les heures dues à chaque élève, le nombre d’enseignants disponibles, les salles (notamment informatique), les structures sportives… Il faut penser aux options, aux groupes des langues vivantes, et, pourquoi pas, aux contraintes indirectes comme les transports. Pour s’en sortir, chaque école ou lycée essaie de répartir les heures au mieux. Les établissements doivent parfois prévoir plusieurs scénarios dans les tous derniers jours avant la rentrée: Élèves arrivant dans la région, redoublants à recaser, pas d’enseignants sur un poste… chaque nouvelle information demande des remaniements.
«Oui, c’est vraiment un casse-tête à réaliser», nous dit un directeur d’établissement qui ajoute «Nous essayons d’être équitables et nous tentons de satisfaire les vœux des enseignants. Mais nous sommes soumis à des contraintes, de salles et du nombre d’élèves. Il nous arrive de léser certains, mais on finit toujours par satisfaire les mécontents ». Pour chaque enseignant, la durée idéale est de 4 heures par jour. Cela oblige l’enseignant certes à être présent dans l’établissement tous les jours de la semaine, mais il a encore de l’énergie pour préparer ses leçons, corriger ses copies le soir, et pour assurer un suivi pertinent de tes élèves à tous les niveaux. Après, chacun est différent et ceux qui récupèrent très vite grâce à un sommeil d’excellente qualité verront sans doute les choses différemment. Mais il ne faut pas oublier que la fatigue du prof est avant tout nerveuse, même si le physique entre en ligne de compte. Il est généralement debout une grande partie de la journée et ne cesse de parler pendant des heures. Et la fatigue nerveuse ne se dissout pas si aisément dans le sommeil, fût-il celui du juste. D’où la nécessité vitale des vacances…
Des heures creuses mais aussi des heures supplémentaires
Un autre aspect important de l’emploi du temps est le nombre d’heures « de trou ». C’est-à-dire une heure de libre entre deux heures de cours. Certains en demandent, et en profitent pour corriger, préparer leurs leçons et leurs examens, etc. D’autres, qui n’arrivent pas à être efficaces dans une salle des profs où il y a toujours du passage, des bavardages, des cas d’élèves à discuter et des interpellations récurrentes, préfèrent éviter ces heures vacantes… Chacun a ses préférences, mais le fait d’avoir ces heures vacantes ou non est une donnée qui configure le bien-être au travail de beaucoup de professeurs. Bien entendu, même si l’enseignant a indiqué qu’il n’en voulait pas et qu’il en a malgré tout 2 ou 3 dans son emploi du temps, il ne peut pas crier au scandale : l’intérêt du service et des élèves avant tout ! Mais les chefs d’établissement et leurs adjoints s’efforcent en principe de contenter tout le monde, dans la mesure du possible.
Élèves comme enseignants vont subir pendant dix mois leur emploi du temps. Il règle nos vies, nos heures de travail, nos heures de sommeil et nos moments libres, s’il en reste. Pour les élèves, faire des semaines de six jours, avec une journée de 5 à 6 heures au lycée est tout simplement intenable. Les dernières heures de la journée sont inutiles et la fin de semaine un enfer. Un autre problème, c’est le nombre important des heures supplémentaires. Les heures supplémentaires sont les heures de cours assurées par les enseignants au-delà de leur service statutaire. «Il m’arrive de faire 4 à 5 heures d’heures de plus», précise Alia, prof de français. Plusieurs enseignants refusent de supporter ce fardeau. « C’est fatiguant et c’est stressant surtout avec des classes surchargées», estime Mehdi, prof de maths. Ces heures sont mal rémunérées. C’est pour cette raison que la majorité des enseignants refusent de les assurer et préfèrent se diriger vers les cours privés qui sont mieux rémunérés.