TUNIS – UNIVERSNEWS Steven Knight, créateur de “Peaky Blinders”, imagine un futur post-apocalyptique où les humains sont devenus aveugles. Ses décors sont sublimes, mais le scénario de cette dystopie s’effondre rapidement, passant de l’intriguant au grotesque.
On savait le scénariste britannique Steven Knight capable du meilleur : Peaky Blinders offre, depuis cinq saisons, une vision captivante, esthétisée et romanesque de l’Angleterre de l’entre-deux-guerres. On le savait aussi capable du pire, surtout côté longs métrages : le scénario d’Alliés (2016) et, cette année, Serenity, qu’il a écrit et dirigé pour Netflix, multiplient les poncifs et les facilités.
See imagine un XXIIe siècle post-apocalyptique où un virus a rendu une humanité décimée aveugle. Dans ce monde néo-féodal barbare, la vision est presque un mythe, combattu par un pouvoir théocratique totalitaire. Quand les enfants adoptifs du chef Baba Voss (Jason Momoa) se révèlent être voyants, sa tribu, les Alkenny, doit fuir l’armée de la reine Kane (Sylvia Hoeks), chargée d’exterminer les « hérétiques »…
Inspirée par un rêve de Knight (See parvient le temps d’un épisode à nous intriguer. Filmée dans l’ouest du Canada, elle met en scène de superbes paysages de montagnes verdoyantes, et exploite habilement l’importance du son, dès son générique atypique, profitant de la musique intense de Bear McCreary (Battlestar Galactica, The Walking Dead). Tant qu’elle se concentre sur les Alkenny, qu’elle met en place leur mode de vie, qu’elle se tient près de ses personnages, la série tient la route.
Elle parvient à rendre crédibles les mouvements de ses héros aveugles, et les premiers affrontements, efficacement orchestrés, valent le détour, les combattants devant se jeter les uns contre les autres en fonction de ce qu’ils ressentent et entendent.
Jason Momoa, spécialiste des rôles de guerriers musculeux (Game of Thrones, Aquaman, Conan le Barbare…), malgré une palette émotionnelle limitée, apporte ce qu’il faut de charisme pour qu’on se dise un instant que cette drôle d’aventure mérite le détour.