Des organisations et associations tunisiennes ont mis en garde contre la poursuite de la politique des nominations, dans les hautes fonctions de l’Etat, qui reposent sur l’allégeance partisane et non sur la base de la compétence et d’une large expérience.
Elles demandent, dans une déclaration rendue publique, aujourd’hui mercredi 29 avril 2020, à mettre un terme à ces nominations partisanes qui sont contraires aux principes de la bonne gouvernance et épuisent financièrement le budget de l’Etat.
« Ces nominations menacent les acquis de la Tunisie depuis l’indépendance et ceux réalisés en matière des droits et des libertés depuis 2011 ».
Les réactions émanant de ces associations interviennent à la suite d’informations selon lesquelles le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, aurait décidé de nommer deux dirigeants d’Ennahdha au poste de conseillers auprès du chef du gouvernement. Il s’agirait d’Imed Hammami (ancien ministre) et Oussama Ben Salem (directeur d’une chaîne de télévision non autorisée).
Les associations signataires appellent le chef du gouvernement à « tirer les leçons des échecs, sur tous les plans, des gouvernements précédents ». Un échec qui résulte, essentiellement, selon eux, de la nomination des « proches et partisans » imposée par les mouvements Ennahdha et Nidaa Tounes et dictée par des intérêts politiques et pour récompenser les leurs.
Les parties signataires invitent le chef du gouvernement à faire cesser les nominations politiques et à suspendre, au plus vite, les nominations de personnes dont l’incompétence est prouvée et reconnue, celles « qui seraient impliquées dans des affaires de corruption », celles qui « n’acceptent pas le caractère civil de l’Etat » ou celles qui opèrent « dans le non-respect de la loi », à l’instar de celle de « Oussama Ben Salem, membre du conseil de la choura d’Ennahdha et directeur-fondateur de la chaine TV « Zitouna » qui, depuis sa création, en 2012, est en violation de la législation relative à la communication audiovisuelle ».
Parmi les signataires, figurent les associations suivantes:
La Ligue Tunisienne de défense des droits de l’Homme
La Coalition nationale tunisienne contre la peine de mort
L’Association tunisienne de défense des libertés individuelles
L’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires
L’Association tunisienne des femmes démocrates
L’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement
Association Initiatives citoyennes
L’Association « Vigilance pour la Démocratie et l’Etat Civique »
L’Observatoire national de défense de la civilité de l’Etat
Centre de Tunis pour la liberté de la presse
Fondation Ahmed Tlili pour la culture démocratique
Le Syndicat national des journalistes tunisiens