TUNIS – UNIVERSNEWS Dans une déclaration, ce jeudi 30 janvier 2025, à Universnews, le professeur universitaire et conseiller fiscal, Anis Ben Said a affiché des inquiétudes face à la décision des Etats Unis de geler le financement d’aides américaines à travers le monde, mettant en garde contre un danger imminent celui de l’arrêt de plusieurs projets en Tunisie.
Il s’agit, selon lui, d’une décision politique par excellence qui a pour objectif de mettre en place une nouvelle politique de l’Etat et cela est légitime voire logique durant cette période où une nouvelle présidence et un nouveau gouvernement sont en place : « Tout devrait être revu et orienté de façon à servir leurs intérêts», a-t-il dit.
Anis Ben Said a dans le même contexte, indiqué que cette décision aura un effet négatif sur la collaboration entre la Tunisie et les Etats-Unis et retardera plusieurs projets qui sont en cours de réalisation notamment ceux financés par les organismes américains comme l’USAID.
Selon lui, l’UASID finance plusieurs projets en Tunisie et travaille en étroite collaboration avec plusieurs ministères tunisiens, notamment celui de l’Education, des Finances ou encore de la Santé, et du coup de telle mesure ne peut que retarder certains nombre de projets et suspendre autres.
Il a fait remarquer par ailleurs que la décision a été déjà prise et il est impossible d’être annulée ou même reportée et du coup, la Tunisie n’a que s’orienter vers d’autres pôles, comme la Chine ou la Russie, pour trouver d’autres solutions alternatives. L’Afrique doit aussi se réunir autour d’un objectif commun celui d’améliorer les partenariats africains, selon ce qu’il a dit.
Ben Said a en outre souligné que la Tunisie doit chercher d’autres niches pour se financer et contribuer à l’amélioration de son environnement : « La Tunisie connaît aujourd’hui d’importants problèmes financiers provenant d’une grande difficulté à mobiliser des financements sur le marché international. », a-t-il souligné.
Et d’ajouter que les finances publics se trouvent aujourd’hui dans une situation non confortable parce qu’on n’a pas pu créer de la richesse. Depuis de nombreuses années, la croissance en Tunisie reste molle, selon ses dires.
Dès son entrée en fonction, le président Donald Trump a ordonné une pause de 90 jours afin de réexaminer l’aide fournie par les Etats-Unis, une décision ayant conduit au gel de la quasi-totalité des fonds et la suspension des agences gouvernementales américaines y compris l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
C’est l’une des agences non gouvernementales des Etats Unis, qui s’est engagée, depuis plusieurs années, en Tunisie, à favoriser la création de communautés prospères et résilientes à travers le pays et à promouvoir un système politique inclusif et responsable et une croissance économique dynamique menée par le secteur privé et. Ainsi, depuis 2011, l’USAID a fourni plus de 350 millions de dollars pour soutenir la croissance économique et la démocratie en Tunisie. Du coup, une telle décision ne pourrait en aucun cas être sans impact sur la Tunisie de manière particulière et l’Afrique de manière générale.
Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, avait déclaré qu’une pause totale de l’aide américaine permettra, selon lui, « de s’assurer que notre politique étrangère est dirigée sur un seul objectif, celui du progrès de nos intérêts nationaux ».
Inscrite dans le cadre du programme « America First », cette mesure prévoit une évaluation de l’efficacité des programmes d’aide internationale, ne concerne pas toutefois l’aide étrangère fournie à l’Égypte et Israël, ainsi que l’aide alimentaire d’urgence. En décembre 2024, les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires ont lancé un appel pour mobiliser 7,6 milliards $ en 2025 afin de venir en aide à 35 millions de personnes touchées par les crises en Afrique de l’Ouest et du Centre.