- Plus de 15 327 migrants irréguliers dont 95% de Subsahariens secourus par les forces sécuritaires entre janvier et juillet 2023
- L’État tunisien ne peut nullement être tenu responsable pour des faits se produisant en dehors de ses limites territoriales
- Il n’est plus question que la souveraineté des États soit tributaire de déclarations «inexactes et imprécises» tenus par des fonctionnaires de 3ème rang de l’ONU
TUNIS – UNIVERSNEWS – Le monde entier en veut à la Tunisie, pour ne pas avoir accepté d’être le dépotoir des migrants subsahariens qui ont fui les guerres civiles et les mauvais traitements dans leurs pays et qui, dans leur totalité cherchent à atteindre l’eldorado que représente pour eux l’Europe pour vivre dans des conditions dignes.
Au surlendemain de la conférence de presse tenue par le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, dans laquelle il a critiqué le traitement par les autorités tunisiennes des migrants subsahariens en Tunisie, le ministre de l’Intérieur, Kamel Fékih a accordé, jeudi, une déclaration à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) pour faire le point sur bon nombre de points-clés.
A cette occasion, le ministre a affirmé que ce qui vient d’être publié par certaines organisations internationales, notamment, par le porte-parole adjoint du l’ONU le 1er août 2023, sur la nécessité de protéger les réfugiés et les migrants africains à la frontière tunisienne, sont «imprécis» et s’apparentent plutôt à des «contrevérités».
Il a ajouté que les allégations et prétentions sur des opérations d’expulsion arbitraire sont dénuées de tout fondement, appelant en contrepartie les instances onusiennes à faire preuve de mesure et à vérifier l’information avant de s’empresser à sa publication.
A ce titre, il a mis en garde contre les répercussions néfastes découlant de la publication de ces informations erronées sur le rendement et l’action de l’institution sécuritaire qui, a-t-il dit, ne lésine sur aucun moyen et ne ménage aucun effort en vue de prêter main-forte aux migrants irréguliers bloqués à la frontière terrestre ou maritime de la Tunisie.
Chiffres à l’appui, le ministre de l’intérieur a fait état de plus de 15 327 migrants irréguliers secourus par les forces sécuritaires tunisiennes durant la période comprise entre janvier et juillet 2023, dont 95% d’entre eux sont des ressortissants des pays d’Afrique subsaharienne.
Le ministre de l’intérieur a réaffirmé l’engagement de l’Etat Tunisien à respecter les attributs des droits de l’Homme, soulignant qu’il suit de visu le traitement humanitaire et l’action de terrain des unités de sécurité dans le cadre de la coordination avec les organisations internationales compétentes, notamment le Croissant-Rouge tunisien.
Répliquant aux « allégations » onusiennes sur l’expulsion des migrants africains irréguliers, le ministre a tenu à préciser que ce dossier est traité conformément à la loi tunisienne et en respect des dispositions découlant des traités internationaux, ajoutant que l’État tunisien ne peut nullement être tenu responsable pour des faits se produisant en dehors de ses limites territoriales.
Par ailleurs, il a indiqué que les « contrevérités » relayées par certains médias ne peuvent en aucun cas être attribuées au Secrétaire général des Nations Unies qui, a-t-il dit, est « une personne intègre, honnête, ferme et professionnelle disposant d’une compétence avérée en matière d’usages et de pratiques diplomatiques et internationaux. »
Néanmoins, le ministre Fékih a tenu à préciser qu’il n’est plus question que la souveraineté des États et de la protection de leurs territoires soit tributaire de déclarations « inexactes et imprécises » tenus par des fonctionnaires de troisième rang de l’organisation onusienne.
Il a réaffirmé que ce « tollé» médiatique ne peut nullement affecter ou porter préjudice aux relations fraternelles entre la Tunisie et ses frères libyens et algériens, tout comme il n’entame en rien la détermination et l’engagement de l’institution sécuritaire tunisienne à contrer vigoureusement la menace terroriste, la contrebande et la traite des personnes et à faire face à tout ce qui est de nature à porter préjudice à la dignité humaine.