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Kaïs Saïd multiplie les tapes au dos des citoyens et ignore le danger turc à nos frontières du Sud
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Ghannouchi poursuit ses empiètements en politique étrangère
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Youssef Chahed se contente de « nommer » et, surtout, de « limoger »
Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a reçu jeudi 12 décembre 2019 au Palais du Bardo, une délégation parlementaire française composée du vice-président de la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale française, Joaquim Pueyo, et le membre de la commission des affaires sociales du Parlement français, Caroline Janvier, en présence de l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre D’Arvor.
Ainsi, le président de l’ARP et président du parti islamiste d’Ennahdha, après avoir déserté les multiples séances plénières de l’Assemblée, ce qui était qualifié par les analystes comme étant une fuite de faire face à Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), reprend ses activités, mais pour des audiences touchant à la politique étrangère du pays empiétant sur les plates bandes du président de la République.
Il faut dire que M. Ghannouchi profite d’un vide au sommet de l’Etat dans la mesure où Youssef Chahed se contente de nommer et, surtout, de limoger, un tel et un autre alors que la vraie gestion des affaires de la Tunisie est délaissée ou presque, ce qui lui a valu, d’ailleurs, un rappel à l’ordre par Kaïs Saïed afin d’assumer ses responsabilités d’une manière sérieuse jusqu’à l’instauration du prochain gouvernement, selon le communiqué rendu public, ce jeudi, par le Palais de Carthage.
Quant à Kaïs Saïed, il continue à planer entouré d’une équipe que personne n’en connaît les véritables compétences et qui, sauf avis contraire, manque terriblement d’expérience. Et mis à part la décision « que les observateurs qualifient de revancharde sous l’influence du directeur du cabinet présidentiel, Abderraouf Betbayeb » consistant à limoger le ministre des Affaires étrangères, Khemaïs Jhinaoui, rien de concret n’a été fait.
En l’espace de 50 jours, le chef de l’Etat s’est contenté de simples tapes sur le dos et les épaules des citoyens venant le voir à Carthage après une longue marche à pied à partir de Gafsa, de Sidi Bouzid et autres, de visites inopinées, rappelant certaines pratiques similaires, à certaines zones, notamment pour constater les effets de certains drames, d’une visite, restée incompréhensible jusqu’à présent, à Ouerdanine…
On citera encore et surtout l’entretien avec Fayez Sarraj, chef du gouvernement de consensus libyen au moment où il fallait s’abstenir de le faire dans le sens où ce dernier venait de conclure un accord d’alliance avec le gouvernement turc d’Erdogan, ce qui a été fustigé par les Etats-Unis d’Amérique, tous les pays de l’Union européenne, par la Grèce, Chypre et l’Egypte.
Monsieur Kaïs Saïed a-t-il mesuré la gravité de son geste et a-t-il réalisé que notre pays va être confronté à une présence directe à nos frontières au Sud de forces turques qui constituent le principal soutien du mouvement de Daêch et d’Al Nosra ?
Sans oublier que ce même geste de Saïed intervient au moment où la Russie semble mettre tout son poids contre les forces jihadistes appuyant Sarraj et où les analystes prédisent une prochaine décision qui serait remportée par les forces du maréchal Khalifa Haftar. Alors, ne fallait-il pas mieux, au moins, préserver une certaine neutralité dans ce conflit inter-libyen ?
En tout état de cause, un fait certain, la Tunisie se trouve livrée à elle-même alors que les différentes factions politiques sont occupées par leurs intérêts privés. Ghannouchi et Ennahdha recherchent le moyen de garder une mainmise sur le pouvoir…
Le cercle proche de Saïed cherche à créer un parti présidentiel pour évincer les autres forces… Youssef Chahed semble s’accrocher à un filet d’espoir pour se repositionner, El Karama veut « réislamiser la société tunisienne en la faisant retourner aux pratiques moyenâgeuses…Et dire que les économistes mettent en garde contre les risques d’une faillite au cas où des mesures de sauvetage crédibles ne sont pas entreprises…
Et la barque de la patrie dans tout cela ? Elle est sans commandant de bord. C’est l’impression qu’ont les vraies patriotes !!!
Noureddine HLAOUI