La Tunisie sortira officiellement et définitivement, en octobre 2019, de la liste noire des pays fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme, a annoncé, ce matin du vendredi 21 juin 2019, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi.
« Cela lui permettra de sortir automatiquement de la liste européenne », a-t-il ajouté lors d’un point de presse, tenu, au siège de la BCT.
Et de souligner que le groupe d’action financière (GAFI) a conclu, lors d’une réunion tenue, jeudi, aux Etats Unis, que la Tunisie a accompli son plan d’action visant à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, précisant que le GAFI effectuera une visite vers la mi-septembre prochain pour s’assurer de la mise en œuvre de ce plan.
« La Tunisie est parvenue à accomplir ce plan d’action en un temps record », a-t-il déclaré, précisant qu’un dispositif législatif et procédural a été mis en place sur une période courte de 17 mois (de décembre 2017 à avril 2019).
Il a, dans ce contexte, rappelé l’adoption par le parlement de la loi sur le registre national des entreprises et l’amendement de la loi relative à la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, outre la publication de sept décrets gouvernementaux relatifs essentiellement au registre national des entreprises et à l’interdiction du blanchiment d’argent.
« Il est impératif aujourd’hui de ne plus refaire les mêmes erreurs afin de ne plus figurer sur de telles listes », a-t-il insisté, évoquant l’expérience que vient d’acquérir la Tunisie en matière de prévention des risques de financement du terrorisme et de blanchiment d’argent.
Interrogé par la TAP sur les répercussions de la sortie de la Tunisie de cette liste noire, le gouverneur de la BCT a fait savoir que cela permettra à la Tunisie de garder la même notation accordée par Moody’s et Fitch Ratings, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la transparence afin d’attirer les investissements.
Bon à rappeler que l’un des principaux points à l’origine du maintien de la Tunisie dans la liste noire du GAFI est le refus par le Conseil de l’Ordre des avocats de la levée du secret professionnel, un point qui n’a pas été résolu encore puisque les négociations se poursuivent entre les autorités et le Barreau qui semble attaché, jusqu’à présent à ce secret professionnel.