TUNIS – UNIVERSNEWS – Pour gagner de l’argent, les Tunisiens ne sont pas à court d’idées du moins à la veille de l’Aïd Al Idha. Des adultes, des jeunes et moins jeunes se tournent de plus en plus vers des petits métiers. Des commerces de circonstance dira-t-on mais lucratifs en fin de compte.
Pour tirer profit de la manne durant cette fête, des commerces vont même jusqu’à convertir leur activité principale pour faire mieux correspondre leur offre aux besoins de la clientèle. Il y a ceux qui saisissent la circonstance pour faire de l’Aïd une occasion rentable. Ils mettent les bouchées doubles, en travaillant pendant toute cette semaine. Ils sont présents partout dans les espaces de commerce et marchés. Une multitude de produits et de denrées alimentaires qui attirent bon nombre de consommateurs, sont proposés par des jeunes et moins jeunes, venus de partout, vendant bouteilles de jus, serviettes en papier, des épices et des légumes entre autres. En somme tout ce dont les ménages ont besoin, fait le commerce de ces jeunes vendeurs d’occasion
Dans les souks et les « Rahbas » les camionnettes sont là pour transporter les moutons. Même si on a une voiture, on n’aime pas forcément qu’elle soit envahie par l’odeur du mouton, qui dure des semaines avant de s’estomper. Alors, on loue une voiture pour nos moutons. Leurs tarifs ne sont pas donnés. Ils se passent le mot et s’entendent sur des tarifs communs pour saigner les citoyens. Des courses de quelques dizaines de kilomètres peuvent être facturées à 50 dinars.
Dans tous les coins de rues, des vendeurs de brochettes et de charbons. Les magasins sont abondamment garnis de ces nécessités et même des rayons entiers leur sont réservés dans les supermarchés et les souks populaires.
L’autre métier qui refait surface à cette occasion est celui de vendeur de fourrage. Des jeunes, désœuvrés la plupart du temps, «construisent» des montagnes de foin pour tous ceux qui préfèrent recevoir le mouton chez eux quelques jours à l’avance. C’est le moment aussi d’engraisser sa bête.
La fête du sacrifice fait le bonheur des aiguiseurs de couteaux. Car, cette fête est l’occasion pour les citoyens de faire un petit lifting à leurs couteaux afin d’égorger le mouton sans le faire souffrir. On trouve des professionnels de ce métier sinistré qui passe de père en fils. Mais, ils sont en voie de disparition. Cependant, on trouve beaucoup de jeunes qui en font un métier de l’Aïd. Les règles d’abattage imposent de ne pas faire souffrir la bête, ou le moins possible en tout cas. Faire en sorte que son couteau soit le plus tranchant possible est un minimum.
Durant l’Aïd, plusieurs jeunes sont reconvertis en égorgeurs de moutons. Ils sont sollicités par les voisins qui, ne supportant pas la vue du sang, l’odeur de la bête ou craignant de la faire souffrir, font appel au talent d’un connaisseur pour accomplir l’acte du sacrifice. Plusieurs jeunes sont reconvertis en égorgeurs de moutons à cette occasion. Ils doivent gérer une longue liste dans leurs quartiers, mais à quel prix ? En effet, un déplacement de ce genre est rémunéré 50 à 100 dinars pour égorger le mouton et le découper. Même les bouchers qui ne travaillent que quelques jours trouvent un nouveau créneau. Ils ne vendent pas la viande de mouton mais se proposent de faire la merguez. Bref, des métiers qui surgissent durant cet Aïd rien que pour accompagner cette fête aux allures de rituel.
M.S.