Le ministère algérien de l’Energie a menacé de rompre le contrat de fourniture de gaz à l’Espagne si cette dernière venait à l’acheminer «vers une destination tierce», dans un contexte de tensions diplomatiques avec Madrid et le Maroc autour du Sahara occidental.
Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach a fourni en 2021 plus de 40% du gaz naturel importé par l’Espagne, dont l’essentiel lui parvient à travers le gazoduc sous-marin Medgaz, d’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an.
Une autre partie du gaz algérien arrivait jusqu’en octobre en Espagne à travers le Gazoduc Maghreb Europe (GME) passant par le Maroc. Mais Alger l’a fermé après la rupture en août de ses relations diplomatiques avec Rabat, privant ainsi le Maroc du gaz algérien qui transitait par son territoire.
Cette mise en garde survient dans un contexte de tensions diplomatiques entre Alger et Madrid sur la question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole aujourd’hui considéré comme un «territoire non autonome» par l’ONU et qui oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
L’Espagne, très dépendante de l’Algérie pour ses approvisionnements en gaz, a opéré le 18 mars un changement de position radical sur ce dossier sensible, en apportant publiquement son soutien au projet d’autonomie marocain et suscitant la colère d’Alger, principal soutien du Polisario.
J.M.