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…Mais motus et bouche cousue sur le cas de l’ex-procureur de la République !
L’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) a rendu public un communiqué, lundi 25 janvier 2021, pour appeler l’inspection générale à soumettre les résultats de ses travaux au CSM, tout en invitant le parquet à exercer ses prérogatives en toute impartialité pour révéler toute la vérité autour de ce dossier et loin de tout corporatisme.
Rappelons qu’un conflit très médiatisé avait opposé le premier président de la Cour de Cassation à l’ancien procureur de la République, Béchir Akremi. Les deux hauts magistrats se sont lancé des accusations mutuelles. Béchir Akremi avait accusé Taïeb Rached de malversation et d’enrichissement illicite.
L’AMT, qui exige un démarrage rapide des interrogatoires de Taïeb Rached, passe sous silence les accusations et les plaintes portées contre Béchir Akremi. Au contraire, elle continue à faire pression pour qui soit réintégré à son poste de procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis suite à sa mutation sur décision du Conseil supérieur de la magistrature.
Bon à savoir que M Akremi est mis sur la sellette depuis plus de deux ans par le Comité de défenses des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Bon à savoir que l’AMT a l’art de crier haut et fort ses revendications donnant l’impression qu’elle est la seule, ou du moins, la principale association représentative des juges, ce qui ne serait pas le cas, selon les milieux avertis des magistrats.
A titre d’exemple, lors du dernier mouvement de grève, l’AMT avait conclu un accord avec le gouvernement avant d’appeler à la reprise du travail. Mais ô grande surprise de constater qu’une infime minorité de magistrats avaient répondu présents. Plus encore, lors d’une assemblée générale tenue à l’appel du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), plus 1500 juges y étaient présents.
Ces donnes font soulever quant à la réalité de la représentativité des deux associations parmi le corps des magistrats.
A titre de rappel, les membres de l’ancienne AMT, légitimement élue avant d’en être évincés en 2005 lors d’un congrès controversé sous le régime de Ben Ali, ont vite fait de rappliquer en 2011 après la révolution et ont repris le siège sans que personne ne puisse trouver rien à redire.
Or, tout de suite, une nouvelle association a vu le jour sous l’appellation du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT). Et depuis, il n’y avait plus d’actions homogènes et solidaires entre les juges.
Les observateurs avertis ont appelé, à maintes reprises, à la tenue d’un congrès réunificateur pour donner naissance à un nouveau Bureau représentant la majorité des magistrats. Mais si le Bureau du SMT n’y voyait pas d’objection à revenir à la décision des urnes, le Bureau de l’AMT a toujours opposé un niet catégorique à cette solution, probablement parce qu’il craint de rentrer dans les rangs
Il faut dire que présentée comme étant proche d’Ennahdha, l’AMT tient à garder sa personnalité qui lui permet de faire entendre la voix de ses adhérents et partisans présentés comme toujours les seuls légitimes.
Noureddine H