- Ses arguments sur la prétendue détention par l’Irak d’ADM ont servi à justifier l’invasion du pays. Il a admis que c’était une tache sur sa réputation !…
Le « général-diplomate » Colin Powell, premier secrétaire d’État afro-américain à la réputation entachée par son soutien à l’intervention en Irak, est décédé lundi à l’âge de 84 ans de «complications liées à la COVID-19 ».
Nous avons perdu un mari, un père et un grand-père remarquable et aimant, et un grand Américain, a déclaré sa famille dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, précisant qu’il était entièrement vacciné.
Colin Powell est décédé à l’hôpital Walter Reed, situé dans la banlieue de Washington, où sont souvent soignés les présidents américains.
Selon NBC News, M. Powell souffrait d’un myélome multiple, un type de cancer du sang qui affecte tout particulièrement les globules blancs, rendant ainsi le corps vulnérable aux infections et aux maladies. Les personnes immunodéprimées sont plus vulnérables face à la COVID-19.
La famille n’a pas précisé quand M. Powell a reçu un diagnostic positif à la COVID-19 ni de quelles complications de la maladie il est décédé. On ne sait pas non plus quand il a été vacciné ni encore s’il avait reçu une troisième dose étant donné son état de santé fragile.
- Powell a été le premier Afro-Américain à avoir occupé le poste de chef d’état-major des armées, avant de devenir chef de la diplomatie américaine sous la présidence républicaine de George W. Bush.
L’ancien président républicain a honoré la mémoire d’un grand serviteur de l’État, très respecté, dans un communiqué.
Le monde a perdu l’un de ses plus grands hommes, a affirmé pour sa part le secrétaire à la Défense Lloyd Austin.
Son héritage et ses états de service inégalés ne seront pas oubliés, a aussi déclaré l’ancien vice-président Dick Cheney.
Colin Powell était une figure marquante du commandement militaire et politique américain et quelqu’un d’extrêmement compétent et intègre, a quant à lui déclaré Tony Blair, ancien premier ministre du Royaume-Uni pendant la guerre en Irak.
Modéré de tempérament, M. Powell a bataillé pour faire valoir son point de vue de paix face aux faucons de l’administration Bush, comme le vice-président Dick Cheney ou le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, très va-t-en guerre après les attentats meurtriers de septembre 2001.
Colin Powell, alors secrétaire d’État, rencontre le président George W. Bush dans le centre des opérations d’urgence, le 11 septembre 2001, jour des attaques terroristes du World Trade Center.
C’est au sujet de l’Irak que les tensions avaient atteint leur paroxysme. Mais, fidèle à George W. Bush, le secrétaire d’État n’avait rien laissé paraître, défendant sans état d’âme apparent la politique suivie.
M. Powell avait fait le 5 février 2003, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, une longue allocution sur les armes de destruction massives prétendument détenues par l’Irak, des arguments qui ont servi à justifier l’invasion du pays. Il avait notamment agité une fiole contenant selon lui de l’anthrax, image restée célèbre.
Il a admis par la suite que cette prestation était une tache sur sa réputation : C’est une tache parce que je suis celui qui a fait cette présentation au nom des États-Unis devant le monde, et cela fera toujours partie de mon bilan.
Colin Powell n’a pas hésité à prendre ses distances avec son parti, soutenant par exemple en 2008 la candidature du démocrate Barack Obama, qui allait devenir le premier président noir des États-Unis.
Celui qui avait un temps envisagé de se présenter lui-même à l’élection présidentielle avait annoncé en 2020 qu’il voterait pour Joe Biden, en dénonçant les mensonges de Donald Trump, après avoir déjà voté Hillary Clinton en 2016.