
Tunis, UNIVERSNEWS (CULT) – Une soirée comme on n’en voit pas souvent, celle qui s’est déroulée, dimanche soir dans le cadre majestueux du Hasdrubal Hall Yasmine Hammamet et qui était dédiée à la célébration de trois siècles d’amitié et de coopération, entre la Tunisie et l’Autriche… et comble du bonheur, pour cette apothéose, la présence de l’Orchestre Symphonique de Vienne -ce qui n’est pas chose courante- en Tunisie. Cette soirée clôturait, aussi, toute une saison de musique classique pilotée par le directeur artistique de la Fondation Hasdrubal pour l’art et la culture, Laurent Jost qui a eu le mérite de nouer des relations avec différents pays férus de musique classique.
Plus qu’un récital, le concert de l’Orchestre Symphonique de Vienne organisé par la Fondation Hasdrubal, sous l’égide de Laurent Jost, a célébré trois siècles de relations diplomatiques entre la Tunisie et l’Autriche. Le public a assisté à un programme musical d’une rare élégance, interprété par de talentueux artistes autrichiens et tunisiens en immersion au cœur de cet orchestre de renom.
A 20h00, le ton est donné, le public est époustouflé tant la puissance de l’orchestre sous la baguette du Chef d’orchestre Fedor Rudin (ex Violon solo du mythique Orchestre Philharmonique de Vienne), ce se fait ressentir. C’est sans compter sur la seconde partie de ce récital où l’intensité est montée en puissance. Ce spectacle est un voyage musical à travers les plus belles œuvres de Vienne, offrant un aperçu de l’opéra et de la musique classique qui ont enchanté cette ville pendant des siècles. Cette soirée a mis à l’honneur les plus grands compositeurs de tous les temps, avec des chefs-d’œuvre intemporels de Mozart et surtout de Johann Strauss, le roi incontesté de la valse au XVIIIe siècle. Elle a non seulement célébré le répertoire classique viennois mais a également révélé la virtuosité de l’orchestre et des jeunes talents tunisiens, offrant au public une expérience musicale inoubliable.

Ce concert s’est ouvert avec la Chauve-Souris (Fledermaus), opus 362, de Johann Strauss II (Strauss fils), pièce emblématique de l’opéra viennois, où l’exubérance et l’élégance se conjuguent à la perfection. L’âme mozartienne est venue ensuite enchanter l’auditoire avec la Symphonie Parisienne de Wolfgang Amadeus Mozart, une œuvre lumineuse, reflet du séjour du compositeur en France et de son inspiration puisée dans la grandeur orchestrale parisienne. Un standing ovation a été réservée aux musiciens. Un moment hors du temps, magique ! Le concert a repris avec des rythmes endiablés et des arabesques mélodiques avec une succession de pièces signées Johann Strauss II, maître incontesté de la valse et de la polka : Freikugeln, Polka Schnell, opus 326, une pièce effervescente au dynamisme irrésistible, Künstlerleben, Valse opus 316, véritable ode à la vie artistique, empreinte de lyrisme et de grandeur et Tritsch-Tratsch Polka, opus 214, dont l’allégresse communicative a emporté le public dans un tourbillon de notes festives. Wiener Blut, Valse opus 354, symbole suprême du raffinement musical viennois respire la noblesse et la grâce.
Dans un élan final, le concert atteint son apothéose avec une série d’œuvres aussi jubilatoires que virtuoses: Orpheus Quadrille, opus 236, une collaboration entre Offenbach et Johann Strauss II, où le célèbre Galop infernal (plus connu sous le nom de cancan) électrisa le public. Im Fluge, opus 230, signé Josef Strauss, frère cadet de Johann, qui déploie ici toute la délicatesse et l’ingéniosité de son écriture musicale. Enfin, dans une tradition digne des plus fastueux concerts du Nouvel An à Vienne, le Radetzky Marsch, opus 228, du patriarche Johann Strauss I, conclut la soirée sur une note éclatante, avec une participation attendue du public, rythmant la marche au gré d’applaudissements cadencés.
Le chef d’orchestre Fedor Rudin fait corps avec son orchestre, ses gestes souples mais toujours précis ont su galvaniser les pupitres. La prestation de l’orchestre a remporté l’engouement du public qui a apprécié le spectacle, applaudissant longuement les musiciens, à l’issue de chaque pièce interprétée, qui ont livré une prestation de haute facture, dans des atmosphères relevées.
Comme on le voit, lorsqu’on veut, on peut… et on ne peut pas dire que l’argent, seulement, fait le bonheur… et les Lamouri qui sont à l’origine de cette Fondations Hasdrubal pour l’art et la culture doit donner des idées à d’autres hommes d’affaires et décideurs tunisiens, afin de mieux faire connaitre la Tunisie et… aider, surtout, à la promotion de la culture en Tunisie.