Avec un fonds documentaire considérable, l’exposition « Larbaâtache ghir draj » (14 moins 5-Instant Tunisien, archives de la révolution) qui se tient actuellement au Musée du Bardo jusqu’au 31 mars 2019, propose au visiteur et presque jour par jour, soit du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011, les principales étapes et faits marquants qui ont précédé cet événement historique.
Ce travail s’articule sur trois chapitres qui évoquent les trois périodes de l’histoire de la Tunisie contemporaine. « Le feu sous la cendre » est présenté en deux séquences : Bourguiba (1956-1987) et Ben Ali (1987-2011.) « Les 29 jours de la Révolution » sont déclinés en huit séquences : Sidi Bouzid brûle, l’Intifadha, la chaîne nationale de solidarité, avocats et syndicats de l’enseignement, le soulèvement de Kasserine et le front de Thala, de la cyber-dissidence au cyber-affrontement, Social Wall, le tournant décisif avec la mobilisation générale à Sfax, l’insurrection de la capitale, le 14 janvier 2011, « Ben Ali hrab. »
Quant aux « Jours d’après » ils concernent le cafouillage institutionnel et la contestation populaire et la mise en place des commissions indépendantes de la transition démocratique.
Cette exposition, faut-il le rappeler, est un projet collaboratif et une initiative citoyenne conduite par un collectif qui regroupe et pour la première fois des associations de société civile et des institutions publiques. Il s’agit du Réseau Doustourna, du Bureau Maghreb du réseau euro-méditerranéen de soutien aux défenseurs des droits de l’homme, des Archives Nationales, de la Bibliothèque Nationale, du Centre de documentation nationale, de l’Institut national du patrimoine, de l’Institut supérieur de documentation, de l’Institut supérieur d’histoire de la Tunisie contemporaine et de l’Institut arabe des droits de l’homme.
Un travail de collecte et d’archivage de documents personnels de citoyens-témoins de ces événements qui a été traité et déposé aux Archives Nationales et à la Bibliothèque Nationale. Ce fonds comprend des textes, des vidéos, des photos, des blogs, des statuts Facebook, des coupures de journaux, des dessins, des cartes, des caricatures, des chansons, des poèmes, des slogans et des sons.
Mais ne faudrait-il pas songer, chez les organisateurs de cette grande exposition, à l’insérer au sein même du Musée du Bardo étant donné sa grande valeur historique et documentaire pour lui soustraire et à bon escient son caractère éphémère. Car elle est une pièce de musée à valeur et à caractère inestimables. Elle appartient à l’aujourd’hui, soit le 21è siècle de notre ère, voire le troisième millénaire. Une nouvelle étape de l’histoire de la Tunisie qui a réalisé sa révolution dans la douleur et le sang.
L.B.K.