- Le siège du mouvement islamique d’Omar el-Béchir bombardé
Selon des informations concordantes des agences de presse internationales, l’armée soudanaise a annoncé, aujourd’hui jeudi 11 avril 2019, la destitution du président et du Conseil des ministres sur fond de manifestations contre le chef de l’État, au pouvoir depuis trois décennies.
Lors d’une réunion d’urgence, l’armée soudanaise a décidé de destituer le Président Omar el-Béchir et le cabinet des ministres, annoncent les mêmes sources.
L’armée soudanaise déploie ses troupes devant son QG à Khartoum, selon des témoins
Adel Mahjoub Hussein, ministre de la Production et des Ressources économiques du Darfour du Nord, a confirmé que le Président soudanais avait quitté ses fonctions.
Deux responsables soudanais de haut rang cités par Associated Press ont également confirmé la démission du Président sous pression de l’armée
Selon Al Hadath, certains ministres et proches du chef de l’État, dont l’ancien ministre de la Défense Abderrahim Muhammad Hussein et le président du parti du Congrès national Ahmad Harun, ont été arrêtés. Au total, environ 100 responsables auraient été arrêtés.
Des sources citées par Reuters affirment qu’Omar el-Béchir se trouve dans sa résidence présidentielle «sous étroite surveillance».
Une source militaire a, par ailleurs, déclaré à Sputnik que l’armée nationale annoncerait bientôt la création d’un conseil dirigé par les militaires.
Plus tôt, la télévision d’État soudanaise avait informé que l’armée entendait diffuser «une importante déclaration».
Selon Reuters, des personnes scandent dans les rues de Khartoum: «Il est tombé, nous avons gagné!».
L’agence informe également que des véhicules militaires soudanais étaient déployés jeudi matin sur les ponts enjambant le Nil et dans les grandes artères de la capitale alors que l’aéroport de Khartoum aurait été fermé.
D’autre part, des témoins ont déclaré à Reuters que des soldats avaient fait un raid sur le siège du mouvement islamique d’Omar el-Béchir. Ce mouvement fait partie du Congrès national au pouvoir au Soudan.
Il est à rappeler que depuis plusieurs mois, le pays est secoué par les manifestations. Déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, elles se sont rapidement transformées en un mouvement de contestation contre El Béchir, à la tête du pays depuis 1989.
Dès le samedi 6 avril, des milliers de Soudanais ont commencé à se réunir devant le quartier général de l’armée afin de défier le pouvoir d’Omar el-Béchir. Les manifestants ont fait face à plusieurs reprises à des assauts du service de renseignement NISS, qui a tenté en vain de les disperser à l’aide de gaz lacrymogènes, selon les organisateurs des manifestations cités par l’AFP.
L’agence de presse soudanaise, Suna, a rapporté que 11 personnes, dont six membres des forces de l’ordre, sont décédées le 9 avril dans des incidents similaires.