Au dixième jour de l’invasion russe, les Ukrainiens ont reporté samedi l’évacuation des civils du port stratégique de Marioupol, invoquant des violations du cessez-le-feu par les forces russes. Ces dernières ont d’ailleurs repris les hostilités contre la ville assiégée en tout début de soirée.
L’armée russe a affirmé avoir repris l’offensive dans la ville portuaire et industrielle de Marioupol, située dans le sud du pays. Pour l’instant, aucun civil n’a pu quitter la ville, malgré l’annonce de la mise en place de couloirs de sécurité.
L’armée russe a repris « l’offensive » après le report de l’évacuation de civils de deux villes assiégées dans le sud-est de l’Ukraine, dont Marioupol, a déclaré samedi le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
« En raison de la réticence de la partie ukrainienne à influencer les nationalistes ou à prolonger le ‘cessez-le-feu’, les opérations offensives ont repris depuis 18 heures, heure de Moscou », soit 16 heures (HT) a-t-il déclaré dans un message vidéo.
« Pas un seul civil n’a pu quitter » la ville
La Russie a annoncé plus tôt samedi un cessez-le-feu et l’ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils du port stratégique de Marioupol et de la ville de Volnovakha voisine.
« Pas un seul civil n’a pu quitter Marioupol et Volnovakha le long des couloirs de sécurité annoncés. La population de ces villes est détenue par des formations nationalistes comme boucliers humains », a ajouté le porte-parole du ministère de la Défense.
Il a également déclaré que des « bataillons nationalistes » avaient utilisé le cessez-le-feu pour « se regrouper et renforcer leurs positions ».
Après dix jours de guerre, le bilan est impossible à vérifier de manière indépendante. Près de 1,37 million de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février, selon les derniers décomptes de l’ONU, suscitant une forte mobilisation dans les pays frontaliers, notamment la Pologne où s’est rendu samedi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.
« La nuit dernière, les bombardements se sont intensifiés et rapprochés », a indiqué à l’AFP un membre de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) encore sur place, électricité et nourriture, les bombardements ayant détruit de nombreux magasins. Le siège de Marioupol intervient alors que les forces russes se rapprochent de la capitale Kiev.
Samedi matin, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a admis que les Russes avaient avancé dans plusieurs directions. L’armée russe occupe depuis vendredi la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud-est de l’Ukraine, où des frappes de son artillerie, selon les Ukrainiens, ont provoqué un incendie – dont Moscou nie être à l’origine.
N.H. (avec Agences)