TUNIS – UNIVERSNEWS (Politique) – Certes, tout n’est pas pour le mieux, dans le meilleur des mondes possibles… toutefois, on s’attendait à une meilleure entente, entre le pouvoir exécutif et celui législatif, surtout au vu de ce qui aurait pu être accompli, au niveau de l’assainissement du climat politique, dans le pays, après la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple de Rached Ghannouchi et compagnie.
Un an s’est écoulé depuis «l’inauguration» de la première Assemblée des représentants du peuple (ARP) de la «Troisième République», inscrite dans la Constitution de juillet 2022. Un an ouvre la porte à un premier bilan, d’autant que l’actuelle ARP consacre ostensiblement un état de rupture avec un modèle de gouvernance parlementaire, mais incarne en réalité un état de démantèlement de l’État pour une noble raison, qui est l’indépendance et l’équilibre des pouvoirs.
C’est une volonté de rupture qui s’est incarnée dans l’affirmation du Président de la République selon laquelle le travail législatif est une fonction et non un pouvoir, reliant étroitement l’ARP au Palais de la République de Carthage, ce qui s’est reflété sur les projets de loi provenant de la Présidence de la République et dans la recherche d’un «aval» de la Présidence pour les nominations dans l’administration de l’Assemblée, avec à la clé, la polémique à propos de la voiture que la Présidence de la République a donnée au Président de l’ARP avant d’être «reprise», selon certains récits, ou «renvoyée» par le Président de l’Assemblée, selon ce qu’il avait fait fuiter dans les médias.
L’incident révèle ce que l’ARP de Bouderbala tente de s’affirmer en tant qu’une « autorité indépendante ». Il s’agit d’une tentative confrontée à des pressions structurelles, car les élections qui ont abouti à la composition de l’actuelle ARP se sont déroulées en opposition avec l’appartenance à un parti et selon une répartition qui empêche l’émergence de véritables blocs parlementaires, ce qui a affecté la nouvelle ARP qui subit les conséquences de ce qu’elle n’a pas fait de ses mains
C’est l’image négative que perpétue auprès des Tunisiens l’institution législative depuis octobre 2011, contrairement à ce qui se passait avec le parlement « Ghannouchi », en étant considéré comme moins bruyant que le parlement dissous, mais il occulte délibérément certaines questions importantes dans l’évaluation du travail des représentants, comme la question de la participation aux commissions et aux séances plénières et le refus de lever l’immunité parlementaire. Les chiffres indiquent que le rythme des travaux du parlement de Bouderbala est lent et en deçà des espoirs qu’il a suscités quant à sa capacité à faire oublier aux Tunisiens la déception créée par les parlements d’Ennahdha qui avait marqué les relations entre Ghannouchi et Saïed et qui avait conduit à la rupture à la confrontation qui n’ont pas disparu dans les relations entre Saïed et Bouderbala, comme l’ont prouvé les débats sur le projet de loi criminalisant la normalisation avec l’entité sioniste et «l’incident» de la voiture.
Le Parlement de Bouderbala a abordé sa deuxième année et des discussions ont commencé autour du retrait de la confiance à certains représentants, ce qui signifie que le calme actuel pourrait céder la place au retour des «brouhahas» et à des changements dans la composition du Conseil et peut-être dans certains de ses postes-clés.
A force de vouloir bien faire et de penser qu’on détient seul la vérité… il y a une ligne à ne pas franchir, parce que seul Dieu est complet et ne se trompe pas… Trop de temps a été perdu dans les préparatifs, alors que les résultats tardent à faire leur apparition… et on ne peut juger les gens que sur les résultats de ce qu’ils sont en train d’entreprendre.