Le chef du gouvernement a souligné mercredi soir dans une allocution à l’adresse du peuple tunisien que l’amélioration de la situation dans le pays « nécessitait la poursuite du processus de réforme et la mise en œuvre des programmes et grands projets ».
Il a ajouté que l’une des priorités du gouvernement porte également sur l’amélioration du climat des investissements, à travers l’adoption de la loi visant à stimuler les investissements, ce qui supprimera tous les retards administratifs, la complexité des investisseurs auxquels font face les investisseurs et la poursuite des projets d’infrastructure.
Chahed a annoncé à ce propos le lancement dans les six prochains mois de plusieurs projets majeurs, notamment l’autoroute Tunis-Sidi Bouzid, le port d’Enfidha, les lignes ferroviaires express, les stations de dessalement et les projets d’énergie renouvelable.
Il a annoncé également que pour soutenir l’emploi plusieurs programmes seront mis en place, y compris le programme pour permettre aux titulaires de diplômes supérieurs d’exploiter des terres agricoles non structurées.
« La période à venir représente un grand défi social qui consiste en le renforcement du système social afin de protéger tous les Tunisiens, de toutes catégories », a-t-il expliqué, faisant état de la mise en place du système de sécurité sociale pour les familles défavorisées et le lancement du programme « Ahmini » qui permettra à 500 000 femmes rurales de bénéficier de la couverture sociale et de la protection contre les accidents du travail.
En ce qui concerne la réforme des caisses sociales, Chahed a estimé que cette mesure est « importante », car elle améliorera la situation financière de ces caisses et garantira le versement à temps des pensions de retraite. « Lorsque le gouvernement a procédé à cette réforme, que le pays attend depuis plus de 20 ans, il a œuvré à préserver le système de couverture sociale, un des acquis de l’Etat indépendant, et les droits des retraités et les droits de générations de femmes et d’hommes », a-t-il souligné.
Le chef de gouvernement a indiqué qu’après le dialogue « réussi sur le secteur de la santé », après avoir fait le diagnostic et trouvé des solutions communes comprenant 26 mesures applicables, a décidé d’organiser deux autres « dialogues participatifs », le premier concernant l’agriculture et le second le secteur des transports.
Le gouvernement maintient le cap sur les priorités qui touchent le quotidien du citoyen
Le chef du gouvernement Youssef Chahed a affirmé, également, que le gouvernement maintiendra le cap sur les priorités qui touchent le quotidien du citoyen et pour réunir les conditions de succès des prochaines élections au cours des six prochains mois, en tant que feuille de route.
M. Chahed a indiqué que, dans le cadre de la protection du pouvoir d’achat des citoyens, en particulier pendant le mois de Ramadan, le gouvernement avait activé tous les mécanismes permettant d’empêcher la hausse des prix, indiquant que « ces prix chuteront au cours des prochains mois et durant le mois de Ramadan ».
Il a estimé que « certaines parties exploitent la situation actuelle du pays pour exercer le monopole et la spéculation et diffuser des rumeurs « , soulignant que le gouvernement a récemment intensifié le contrôle des circuits de distribution et des dépôts de marchandises, « pour sévir contre les spéculateurs ».
Chahed a précisé à ce propos qu’il avait tenu mardi une réunion avec les ministres du Commerce, de l’Agriculture et les gouverneurs, afin de veiller à ce que le contrôle des circuits de distribution, des entrepôts de légumes et de céréales soit l’une de leurs priorités dans la période à venir afin d’approvisionner les citoyens en produits à des prix abordables et en quantité suffisante sur les marchés.
Il a souligné par ailleurs que les examens nationaux et la préparation de la prochaine rentrée scolaire sont l’une des priorités que le gouvernement s’emploiera à garantir aussi au cours des six prochains mois.
Le chef du gouvernement a fait remarquer d’autre part que « tous les indicateurs montrent que la Tunisie connaîtra une saison touristique exceptionnelle qui aura des répercussions positives sur l’économie nationale ». Il a ajouté que le gouvernement avait pris toutes les mesures pour l’accueil des Tunisiens à l’étranger de retour pour passer les vacances dans leur pays.
Chahed a souligné que la réalisation de toutes ses priorités dépend essentiellement de conditions de sécurité, affirmant à cet égard que « la situation s’est nettement améliorée depuis 2016 et tous les pays qui avaient interdit les voyages de ses ressortissants en Tunisie après les attaques terroristes ont levé cette interdiction aujourd’hui ».
« La tension politique due principalement à la campagne électorale précoce et aux revendications excessives »
Le chef du gouvernement Youssef Chahed a estimé, par ailleurs, que les tensions politiques dans le pays étaient dues principalement aux campagnes électorales précoces, d’une part, et aux revendications excessives de certains syndicats et chambres, de l’autre.
Il a affirmé que certains de ces syndicats et chambres avaient atteint le stade du chantage à l’égard du gouvernement, » convaincus que le gouvernement en préparation des élections se soumettrait à ces dictats », soulignant que ce chantage est « inacceptable ».
Chahed a souligné que la solution des problèmes du pays ne peut se faire dans « le chaos » tout en indiquant qu’il ne réagirait pas aux campagnes de « dénigrement, de mensonge, de fake news de rumeurs par respect » à la responsabilité qu’il assume aujourd’hui, ajoutant que « le discours politique ne doit pas aller au delà d’un certain niveau ».
Il a mis en garde les Tunisiens contre les rumeurs et les fausses nouvelles, les qualifiant d’ennemi numéro 1 de la Tunisie et de la démocratie, soulignant que le gouvernement était au courant de la souffrance des Tunisiens et de l’ampleur des problèmes accumulés depuis des années.
Pour le chef du gouvernement, la situation « ne pourrait pas s’améliorer dans cette atmosphère de tension », soulignant qu’il importe de faire face à « ceux qui souhaitent voir la Tunisie retomber dans le chaos et la violence politique ».