- Corruption, climat politique, financement bancaire et le climat social… principaux obstacles pour le développement des affaires
- La corruption dans le secteur institutionnel (70%) considérée comme une contrainte majeure
TUNIS – UNIVERSNEWS – Le baromètre du climat des affaires (IPCA) s’est encore creusé de 3,4 points, puisque le score est passé de 48,6/100, en 2020, à 45,2/100, en 2022, « attestant d’une perception plus morose de l’écosystème et de l’environnement des affaires en général », c’est ce qui ressort d’une étude publiée, récemment, par l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Études Quantitatives (ITCEQ).
Le document est intitulé « Climat des affaires : Résultats de la 22ème enquête et positionnement de la Tunisie dans les rapports internationaux ». Il précise que l’évaluation du climat des affaires est basée sur la perception que se font les chefs d’entreprise sur 12 domaines, à savoir l’infrastructure, les ressources humaines, le cadre macro-économique et juridique, les procédures administratives, le système judiciaire, le financement bancaire, la fiscalité et charges sociales, les pratiques dans le marché, le climat politique, la corruption, la situation sécuritaire et le climat social.
Sur ces 12 volets, 10 domaines ont accusé une baisse de leur indicateur partiel par rapport à 2020. Les plus fortes baisses sont relevées au niveau du système judiciaire (baisse de 10,9 points à 47,7/100), du financement bancaire (-6,4 points à 32,2/100), des ressources humaines (-6,2 points, à 68,7/100) et des pratiques dans le marché (-4,9 points à 40,1/100).
D’après l’ITCEQ, la corruption (dont le score ne dépasse pas 31,4/100), suivie par le climat politique (31,8/100), le financement bancaire (32,2/100) et le climat social (32,8/100) se positionnent comme les principaux obstacles pour le développement des affaires en Tunisie, en 2022.
Les résultats de cette 22ème enquête montrent que les chefs d’entreprise portent une perception de plus en plus négative quant à la corruption dans le secteur institutionnel, puisque 70% la considèrent comme une contrainte majeure.
L’analyse selon la taille de l’entreprise montre que la corruption pèse beaucoup plus sur les petites entreprises (72%) que sur celles de moyenne et de grande taille (61 et 63%, respectivement).
Par contre, le pilier ayant trait à “la situation sécuritaire” a connu une amélioration substantielle de la perception que lui portent les chefs d’entreprise. En effet, la situation sécuritaire est passée de la 3ème contrainte en 2015 à la 10ème en 2022. Ceci traduit la reconnaissance de l’effort déployé par le dispositif sécuritaire pour rétablir la sécurité dans le pays.
L’infrastructure et les ressources humaines maintiennent leur position comme les domaines les mieux perçus, même s’ils cachent certaines insuffisances.
En fait, bien que les ressources humaines constituent encore un point fort du climat des affaires en Tunisie, il n’en demeure pas moins que son indicateur de perception a accusé un recul considérable de l’ordre de 6,2 points, passant de 74,9/100 en 2020 à 68,7/100 en 2022, dénotant que la Tunisie est en train de perdre du terrain dans ce domaine.
L’enquête sur le climat des affaires et la compétitivité des entreprises s’est déroulée durant la période s’étalant entre le 17 Juin et le 22 Juillet 2022. Elle a couvert un échantillon de 1041 entreprises privées, structurées (employant 6 employés ou plus), opérant dans l’industrie et dans les services et réparties sur tout le territoire tunisien.