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Seul El Karama crie haut sa participation et l’impasse semble inévitable
Le mouvement Ennahdha a présenté, vendredi 1er novembre 2019, lors d’une conférence de presse, un document dit Contrat sur un programme de gouvernement » constituant une sorte de plan d’action pour le prochain gouvernement, et ce après concertations avec les dirigeants de plusieurs autres partis.
Selon Khalil Amiri, dirigeant au mouvement, ce document fixe les priorités économiques, politiques et sociales du prochain gouvernement et s’articule autour de 5 axes, en l’occurrence la lutte contre la corruption, la lutte contre la pauvreté, la réforme des systèmes de la santé et de l’enseignement, la promotion des investissements et le parachèvement des institutions constitutionnelles.
Le document prévoit, aussi et surtout, la création d’un fonds de la Zakat, l’adoption de la loi régissant les institutions de l’économie solidaire, le parachèvement de la numérisation du système de la santé et la consécration de la décentralisation.
Il vise, également, la maîtrise de la masse salariale, la rationalisation des dépenses de l’Etat et la fin du déficit de la balance commerciale ainsi que la restructuration des institutions publiques.
Le parachèvement des institutions constitutionnelles, l’instauration de la gouvernance locale et le parachèvement du processus de justice transitionnelle figurent, également, parmi les questions dans ce document.
Après lecture de ce document, plusieurs remarques s’imposent : Tout d’abord, il s’agit, selon les analystes, une simple dissertation rédactionnelle qui ne comporte aucun élément concret, aucune mesure pratique et aucun engagement quant aux décisions prioritaires à entreprendre durant les 100 premiers jours, par exemple.
Deuxième remarque essentielle est le manque de précisions dans le sens où le document reste dans les généralités et l’opacité la plus totale, ce qui prouve que le parti islamiste ne cherche qu’à avoir l’aval pour former le gouvernement. Mais, à part la coalition d’El Karama dont les membres sont réputés d’êtres proches des extrémistes voire, carrément les terroristes, il n’y a aucune formation politique ne semble être d’accord pour s’allier avec Ennahdha.
Outre 9alb Tounès et le Parti destourien libre, Echaâb, Attayar et même Tahya Tounès, si l’on croit Mabrouk Korchid, refusent de faire partie d’un gouvernement présidé et formé par Ennahdha. D’où la conclusion, peut-être hâtive, que l’aboutissement à un gouvernement est peu probable.
Mais d’un autre côté, la thèse qui prévaut est que malgré ces difficultés, en apparence, insurmontables, on finira par approuver la prochaine équipe gouvernementale, car les différents députés craignent de laisser encore des plumes en cas d’organisation d’élections législatives anticipées. Alors ? Flou et imbroglio total !…
Noureddine H.