TUNIS – UN/AGENCIES – L’explosion des dépenses liées à la lutte contre le Covid, l’appréciation du dollar et la hausse des prix des vivres et de l’énergie ont vidé les caisses de ce pays d’Afrique de l’Ouest autrefois exemplaire.
Les créanciers privés du Ghana, banques et assurances occidentales en premier, sont sur le qui-vive. Ils pourraient être appelés à sacrifier 30% de la valeur nominale de leurs titres dans le cadre d’une restructuration de la dette souveraine de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
La suspension du paiement concerne les eurobonds, les prêts commerciaux à terme et la plupart des dettes bilatérales. Elle vise à empêcher une nouvelle détérioration de la situation économique, financière et sociale du pays.
Le gouvernement ghanéen a annoncé, lundi 19 décembre, la suspension provisoire du paiement de la majeure partie de sa dette extérieure en attendant des accords avec l’ensemble des créanciers sur sa restructuration.
La suspension concerne le paiement des eurobonds, des prêts commerciaux à terme et la plupart des dettes bilatérales du pays. Le paiement de la dette multilatérale et de nouvelles dettes contractées à partir du lundi 19 septembre n’est pas concerné.
Le ministre des Finances a expliqué que cette mesure vise à « empêcher une nouvelle détérioration de la situation économique, financière et sociale » du Ghana « dans l’attente d’accords futurs » avec tous les créanciers.
Le Ghana est aux prises avec une grave crise économique consécutive au ralentissement provoqué par la pandémie du coronavirus et les retombées de la guerre en Ukraine. Alors que le remboursement siphonne environ 70% des recettes publiques, l’inflation a atteint 50% en novembre dernier, tandis que la monnaie locale a plongé de plus de 50% depuis le début de l’année en cours.
Les réserves de change brutes du pays s’élevaient à environ 6,6 milliards $ à la fin du mois de septembre 2022, contre 9,7 milliards $ enregistrés à fin 2021.