Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé mardi 12 août 2019, les gouvernements européens à autoriser le débarquement immédiat de 507 personnes récemment secourues en Méditerranée centrale et qui sont actuellement bloquées en mer.
« Une course contre la montre est maintenant engagée », a déclaré Vincent Cochetel, envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale.
« Des tempêtes sont prévues et les conditions à bord ne feront qu’empirer. Laisser des personnes affronter une mer démontée alors qu’elles ont fui la guerre et la violence en Libye leur infligera de nouvelles souffrances. Ces personnes doivent être immédiatement autorisées à débarquer et à recevoir l’aide humanitaire dont elles ont tant besoin », a-t-il ajouté.
Selon le HCR, 151 personnes se trouvent toujours à bord du bateau Open Arms, alors que 356 autres ont été secourues ces derniers jours par l’Ocean Viking. Beaucoup de rescapés auraient survécu à d’effroyables exactions en Libye.
« Ces personnes ont besoin d’une aide humanitaire et certaines ont déjà exprimé leur intention de demander une protection internationale », a précisé le HCR.
L’agence onusienne appelle à ce qu’un port sûr leur soit immédiatement offert et que la responsabilité de les accueillir soit partagée entre les États, après leur débarquement.
Traduire les sentiments en actions solidaires
De nombreux dirigeants européens s’étaient dits choqués par les événements du mois dernier, notamment le décès de plus de 50 personnes lors d’une frappe aérienne contre un centre de détention à Tajoura, en Libye, et la mort de 150 autres au cours du pire naufrage en mer Méditerranée depuis début 2019.
Ces sentiments doivent maintenant se traduire concrètement par la solidarité envers les personnes qui fuient la Libye.
Il s’agit notamment de donner aux personnes en quête de protection internationale accès aux territoires ainsi qu’aux procédures de demande d’asile.
Près de 600 personnes ont déjà trouvé la mort ou sont portées disparues en Méditerranée centrale depuis début 2019, a signalé le HCR soulignant que celle-ci enregistrait moins d’arrivants et plus de pertes en vies humaines que les itinéraires de la Méditerranée occidentale et orientale.
Accroître les capacités de recherche et sauvetage en Méditerranée centrale
« Dans ce contexte, le rôle des bateaux gérés par des ONG devrait être reconnu et soutenu. Leurs efforts pour sauver des vies ne devraient être ni stigmatisés ni criminalisés », a souligné l’agence pour les réfugiés.
L’agence juge nécessaire de déployer des efforts supplémentaires pour mettre les réfugiés à l’abri du danger en Libye.
Selon elle, personne ne devrait avoir le sentiment qu’il vaut mieux risquer sa vie, et celle de sa famille, lors de ces traversées souvent meurtrières. Des voies d’accès légales, plus rapides et plus sûres aux systèmes d’asile sont nécessaires, y compris l’évacuation et la réinstallation.
Le HCR souligne de nouveau que la Libye ne peut pas être considérée comme un port sûr et que personne ne devrait y être renvoyé – du fait des combats intenses ainsi que de nombreuses informations faisant état de violations des droits humains, y compris le recours aux détentions arbitraires.