- « Avant de parler d’une solution politique, il faut balayer les milices terroristes… »
Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne et rival du Premier ministre reconnu par la communauté internationale, justifie dans le Journal de dimanche (JDD) son offensive militaire. Il fait le bilan de sa visite à Paris, où il a rencontré Emmanuel Macron, et revient sur les raisons de sa nouvelle guerre contre les autorités de Tripoli.
Après 52 jours de combat, le bilan de la nouvelle guerre civile en Libye, la troisième depuis 2011, se monte déjà à 510 morts, 2.467 blessés et 75.000 déplacés. A Paris, où il a rencontré Emmanuel Macron, le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne, revient sur le bilan de sa visite et sur les raisons de son conflit contre les autorités de Tripoli. « Nous ne voulons pas que cette guerre dure, assure-t-il dans un entretien exclusif au JDD. Nous souhaitons une issue rapide. »
« Mais pour revenir à une solution politique, il faut d’abord en finir avec les milices en les balayant », indique le militaire pour qui « le problème à Tripoli est d’ordre sécuritaire ».
« Tant que des milices et des groupes terroristes y perdurent, il ne peut être résolu. Il nous a fallu utiliser les moyens militaires pour ouvrir une voie politique », insiste-t-il avant d’accuser Fayez el-Sarraj, le Premier ministre libyen reconnu par la communauté internationale.
Fayez el-Sarraj demande au maréchal Haftar de retirer ses troupes. « Depuis le 4 avril, nous sommes aux portes de Tripoli et nous continuons d’avancer. Ce qu’il demande n’est donc pas très réaliste », balaie son opposant.
« Ceux qui acceptent de hisser le drapeau blanc, de rendre les armes et de rentrer chez eux resteront sains et saufs », assure encore le chef de l’Armée nationale libyenne.
Quant au risque de partition de la Libye, pointé par l’envoyé spécial de l’ONU Ghassan Salamé, Khalifa Haftar n’y croit pas. « La partition de la Libye, c’est peut-être ce que nos adversaires veulent, avance-t-il. Mais tant que je serai vivant, jamais cela ne se produira. »