TUNIS – UNIVERSNEWS – La récolte des tomates s’annonce prometteuse. Il suffit de sillonner les différentes régions agricoles du Cap Bon, du Sahel, du Béja et de Tunis pour voir de près hommes, femmes et enfants s’adonner actuellement à la cueillette des tomates. La récolte est estimée à 700 mille tonnes cette saison dont 600 mille destinées à la transformation. Le rendement moyen est de l’ordre de 62 à 65 t/ha. Les superficies emblavées en tomates de saison au titre de la campagne 2019 sont de l’ordre de 18.000 ha. La campagne de transformation a démarré depuis le 21 juin dernier dans certaines unités qui s’approvisionnent depuis les régions du centre, telles que Kairouan et Gafsa.
Toutefois de grands périmètres consacrés à la culture des tomates ont été endommagés au Cap Bon par la propagation de la maladie des champignons, connue sous le nom de ‘‘Mildiou’’, ce qui a entraîné la destruction des champs et la dégradation de la qualité des produits. Il s’agit de la maladie la plus grave en raison des dégâts qu’elle occasionne aux organes végétatifs de la tomate.
Cette mineuse de la tomate peut attaquer les plantes à tous les stades, de la plantule à la plante adulte en production. Les dégâts sont surtout causés par les galeries blanchâtres creusées par les larves sur les feuilles, les pétioles et les fruits. Les larves dévorent chacune 2 à 3 cm de parenchyme (tissus intérieur) de la feuille en ne laissant subsister que l’épiderme (sa surface extérieure). Elle peut détruire totalement la plante en quelques jours si l’agriculteur ne raisonne pas l’utilisation des produits anti-mildiou de contact, pénétrants, systémiques.
Le président de la Fédération régionale des producteurs des tomates à Nabeul, Mohamed Ben Hassen, a indiqué que le mildiou est favorisé par les facteurs climatiques favorables notamment une forte hygrométrie et température ambiante particulièrement sous serre ou durant les mois humides. Il a attaqué les régions d’El Haouaria, Mida, Korba et Menzel Témime. Il a estimé que les grandes pertes qu’ont subies les agriculteurs de la région nécessitent une intervention de l’Etat à travers l’évaluation des sinistres et la compensation de ces pertes dues à cette maladie.
Il ajoute que les producteurs des tomates vivent une crise financière aiguë, suite à l’augmentation du coût de la production et à l’accumulation des dettes, tout en appelant à réactiver le Fonds des catastrophes naturelles, évoquant la possibilité de déduire 5 millimes pour un seul kilogramme de tomates comme TVA sur la production et de l’exploiter dans la compensation des agriculteurs au cours de chaque saison.
M.S.