Les industriels Tunisiens perdent le moral : c’est ce qui ressort des résultats de l’enquête menée par l’Institut National de la Satatistique auprès des Chefs d’entreprises et publiés avant-hier. Conjoncture nationale oblige, les industriels Tunisiens prévoient une baisse de leur production au cours du quatrième trimestre de l’année en cours et un léger repli de la demande extérieure.
Une morosité due à un climat d’affaires de plus en plus envenimé et tendu sur fond de tensions socio-politique. Incertitude et invisibilité sont les maîtres mots. A court terme certains secteurs maintiendront le cap à l’instar du secteur agricole et de l’industrie agroalimentaire et de l’industrie manufacturière. Toutefois, un fléchissement de la production est prévu dans le secteur du textile-habillement, du cuir et chaussures et les industries chimiques.
Le pétrole, le nœud gordien
D’ailleurs la production industrielle a enregistré au cours du mois de septembre une baisse de 1,6% expliquée essentiellement par le fléchissement de la production du pétrole brute et du secteur de l’extraction de produits énergétiques.
L’inquiétude dévoilée par nos industriels dans le sondage d’opinion n’exclut pas toutefois la progression du rythme des exportations du secteur. En effet et au cours des dix premiers mois de l’année, une hausse généralisée des exportations a été observée dans les différents secteurs industriels. Un accroissement de 59,5% a été enregistré par le secteur agricole et agroalimentaire plombée par les ventes des huiles d’olives (1815 MD) et des dattes (582,5 MD). Une hausse respective de 25,5%, de 19% et de 15,1% a été enregistrée dans l’exportation du secteur des industries manufacturières, du secteur du textile, habillement et cuirs et chaussures et le secteur des industries mécaniques et électriques.
Intentions d’investissements, dites-vous ?
Pour ce qui est des intentions d’investissements, l’investissement déclaré dans le secteur industriel a atteint selon l’APII, le montant de 3065.9 MD, contre 3000.5 MD lors des dix premiers mois 2017, enregistrant ainsi une augmentation de 2.2%. Le nombre de projets déclarés a atteint 3214, soit une augmentation de 5.3%. Ces projets permettront la création de 53707 postes d’emplois.
Le secteur secondaire affiche désormais des résultats mitigés. La récente hausse « surprise » de la facture de l’électricité et du gaz aura des impacts pervers non seulement sur le rythme de la production mais aussi sur les coûts de revient et les prix de vente industrielle, lesquelles devront flamber mettant à mal le pouvoir d’achat du consommateur final. La CONECT et l’UTICA ont récemment haussé le ton et ont menacé boycotter le paiement des factures salées de la STEG. Cette dernière a très vite réagi et a commencé hier par couper l’électricité à plusieurs entreprises industrielles à Sfax.
Ahmed Akkari