- Chronique d’un « flop » annoncé d’une tentative d’assassinat fictive
- Il est impératif de révéler à l’opinion publique la vérité, toute la vérité et rien que la vérité
- Nadia Akacha et Riadh Jrad doivent une explication franche à tous les Tunisiens
Depuis le déclenchement de cette affaire, désormais connue sous la dénomination de « l’enveloppe », que d’eau a coulé sous les ponts et que de palabres ont eu lieu entre ceux qui sont persuadés de l’existence de ce fameux courrier et les autres qui ont mis en doute cette thèse en attendant une confirmation tangible et prouvée.
En effet, nombreuses ont été les remises en question émises par plusieurs députés et autres médias. Et on citera, notamment, celle prononcée, d’une manière caricaturale et satirique, par Haythem Mekki, lors de sa chronique du vendredi 29 janvier 2021 à Midi show et intitulée « winou el massou » (où est l’enveloppe)
Parmi ceux qui y ont cru dur comme fer, on citera, d’abord, les barons d’Attayar qui n’ont pas attendu les résultats des vérifications officielles pour prendre position alimentant la thèse du complot contre le Président !…
Ensuite, on passe à ceux qui ont alimenté cette hypothèse. On citera, bien évidemment, ces fameuses pages de soutien à Kaïs Saïed dont les abonnés se comptent par millions, sachant que c’est l’une de ces pages qui a eu la « primeur » de faire part de cette « tentative d’assassinat par empoisonnement ».
Après, il y a eu Naoufel Saïed, frère du Président, qui confirme, indirectement, en publiant un post assurant que son frangin « se porte bien ».
Et c’est au tour du bouillant Riadh Jrad qui, a affirmé, sur la chaîne Attessiâ TV avec assurance, qu’il divulgue des « infos » en indiquant qu’effectivement il y a eu une lettre suspecte et qu’elle a été ouverte par un agent du Cabinet présidentiel
Et comme tout le monde sait, Riadh Jrad est très proche de la cheffe de cabinet, Nadia Akacha qui l’aurait même recommandé pour devenir chroniqueur à l’émission « Rendez-vous » de la chaîne Attessiâ TV.
Puis, il ya eu le communiqué de la présidence de la République Algérienne, annonçant une communication téléphonique entre Abdelmajid Tebboune et Kaïs Saïed pour s’enquérir de son état de santé qui a renforcé la thèse de la tentative d’empoisonnement.
Mais, bien entendu, il a fallu attendre une réaction officielle provenant de la première partie concernée, en l’occurrence le Palais de Carthage. Et ce fut le fameux communiqué publié sur le site officiel de la présidence de la République qui confirme les faits allant jusqu’à révéler que Madame Nadia Akacha, qui a ouvert l’enveloppe, s’est évanouie et a perdu carrément la vue ou presque, ce qui a nécessité son transport à l’Hôpital militaire.
Après ceci, c’est au tour de l’Emir de l’Etat de Qatar et du président libyen, Fayez Sarraj d’adresser leurs messages de sympathie.
Au niveau national, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a téléphoné au président de la République, et le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi a adressé publiquement ses vœux de sympathie. Il en a fait de même pour Nadia Akacha.
Et au moment où l’opinion publique commençait à « se familiariser » avec cette info, un communiqué officiel du Parquet près le Tribunal de première instance de Tunis est tombé tel un couperet pour « démolir » l’info et en faire, jusqu’à preuve du contraire, un « fake ».
En effet, le Parquet est catégorique et formel dans son communiqué : « Selon le rapport technique de la sous-direction des laboratoires criminels et scientifiques du ministère de l’Intérieur, l’enveloppe adressée à la Présidence de la République ne contenait aucune substance suspecte, psychoactive, toxique ou explosive ».
Sans oublier que le même communiqué fait état de l’absence de toute suite de la part de la présidence de la République à la demande du parquet pour lui envoyer la lettre « déchiquetée » et le rapport technique.
Maintenant, une multitude de questions se posent : pourquoi dit-on que Nadia Akacha a ouvert en personne le pli suspect, alors qu’au moins deux ex-chefs de cabinets présidentiels, Ridha Belhaj et Adnane Manser, sont formels : « Je n’ai jamais ouvert un courrier par mes propres mains », affirme chacun d’eux.
Et à la double supposition quant à l’existence de la lettre vide et son ouverture par Nadia Akacha, pourquoi cette dernière a permis de la placer dans la déchiqueteuse ?
Pour répondre à tous ces points d’interrogations, une enquête sérieuse et minutieuse s’impose pour la simple raison qu’un tel acte, s’il s’était avéré exact, son auteur aurait été passible de la peine de mort !!!
Il faudrait d’abord interroger ce Riadh Jrad qui a été le premier à confirmer avec force détails pour savoir comment il a eu autant de détails qu’il n’a pu avoir que par lui-même ou par une tierce personne présente sur les lieux. Et dans ce cas, cela prouverait que le Cabinet présidentiel est infiltré. A moins qu’il ait été chargé de donner « sa version » à Attessiâ.
Ensuite, il y a les employés et les cadres du Cabinet et à leur tête Nadia Akacha, qui devraient fournir leurs témoignages sur cet épisode qui « sent » le montage. Un rapport des services concernés de l’Hôpital militaire serait, également, le bienvenu pour faire plus de lumière sur la nature du malaise qui a failli coûter la vue à Nadia Akacha…
Sans anticiper quoi que ce soit, il est évident, a moins qu’on remette en question le dernier communiqué du Parquet, qu’une tête pensante a dirigé tout le scénario de la tentative d’empoisonnement en distillant crescendo les « données » à rendre publiques sur les réseaux sociaux pour culminer avec le passage de Riadh Jrad sur Attessiâ.
On ne sait pas quelles procédures faut-il suivre, mais les observateurs estiment qu’il est impératif pour le Parquet d’entamer, dans les plus brefs délais, une enquête afin de révéler à l’opinion publique la vérité, toute la vérité et rien que la vérité car, encore une fois, l’auteur, si l’histoire était véridique, aurait écopé de la peine capitale.
Autre point, de quoi ont l’air les dirigeants des pays ayant contacté le chef de l’Etat pour s’enquérir de son état de santé ? Et quel crédit accordera t-on, à l’avenir, aux déclarations et aux communiqués émanant du Palais de Carthage ?!…
Une dernière question sur laquelle on n’insistera jamais assez : « winou el massou ?!!! ».
Noureddine HLAOUI