Hatem Mliki, porte-parole du candidat à la présidence anticipée Nabil Karoui, a appelé le parti « Tahya Tounes » dirigé par le chef du gouvernement Youssef Chahed à se prononcer clairement sur les deux candidats au second tour du scrutin.
L’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) a annoncé mardi que les deux candidats Kais Saeid et Nabil Karoui sont arrivés en tête du premier tour qui s’est déroulé le dimanche 15 septembre 2019 et disputeront le second tour de l’élection présidentielle.
L’universitaire indépendant Kais Saied a recueilli 620 711 voix, soit 18,4% des voix, suivi du magnat de l’audiovisuel Nabil Karoui (« cœur de la Tunisie ») avec 15,6% (525 517 voix).
« Le parti Coeur de la Tunisie est prêt au dialogue avec tous les partis politiques à l’exception d’Ennahda, étant donné l’étape cruciale (que nous traversons) et la gravité des défis (à relever) », a souligné Hatem Mliki, joint au téléphone mardi soir par l’agence TAP. Il a indiqué que son parti « est en contact direct avec toutes les composantes de la scène politique sur la base de son programme électoral et du programme de son candidat Nabil Karoui.
Le porte-parole a affirmé que « la situation a changé aujourd’hui et que la classe politique n’a plus qu’à comprendre le message des Tunisiens », réitérant l’ouverture du « cœur de la Tunisie » sur toutes les composantes politiques par le dialogue et le débat.
« Nous sommes mécontents de l’instrumentalisation par le parti de Youssef Chahed de l’appareil de l’Etat et du non respect des règles du jeu démocratique », a-t-il déploré, reconnaissant toutefois que Tahya Tounes « reste une des composantes de la scène politique tunisienne ».
Il a souligné que le parti « le cœur de la Tunisie » est intéressé par les élections législatives et présidentielle au second tour et poursuivra sa campagne », appelant les « partis politiques à réfléchir à l’avenir de la Tunisie » et à s’écarter des polarisations et des pressions, « d’autant que les résultats du premier tour de la présidentielle montrent clairement que le peuple tunisien se préoccupe avant tout des questions économiques et sociaux ».
A cet égard, il s’est dit prêt à « se mettre d’accord au parlement avec tous ceux qui croient à l’Etat civil, la démocratie et l’alternance pacifique du pouvoir, la consolidation des droits économiques et sociaux et la lutte contre toutes les formes de pauvreté et de précarité, ainsi qu’à l’achèvement d’institutions modernes ».
Le porte-parole du candidat Nabil Karoui a relevé que « tous les observateurs locaux et internationaux de l’élection présidentielle sont unanimes à constater l’absence d’égalité des chances du candidat Karoui », en état d’arrestation depuis fin août dernier pour des affaires de fraude fiscale et de blanchiment d’argent.
Il a estimé qu’il « n’existe pas d’obstacles juridiques quant à son passage au second tour ou à son accession au poste de président de la république, s’il est élu conformément à la loi », réitérant l’appel à sa libération immédiate.