TUNIS – UNIVERSNEWS – La production oléicole connaît une forte baisse dans les régions à fort potentiel de production oléicole comme c’est le cas dans la majorité des pays du bassin méditerranéen ou à l’échelle européenne. Ce qui était prévisible en raison des fortes vagues de chaleur qui ont sévi dans ces régions l’été. Mais également faute de précipitations.
Globalement, au cours de la nouvelle campagne, le bassin méditerranéen occidental fait face à des événements climatiques exceptionnels, où la canicule, la sécheresse mais aussi les inondations et les incendies ont eu de fortes incidences sur la production oléicole de la plupart des pays producteurs.
Ainsi, la production d’huile d’olive devrait s’établir à 200 000 tonnes en 2022/2023 en Tunisie, a indiqué l’Office national de l’huile (ONH). Le volume annoncé enregistre un recul de 16 % par rapport au stock de 240 000 tonnes obtenu au cours de la campagne précédente, soit en baisse de 22 % par rapport à la moyenne de production quinquennale évaluée à 257 000 tonnes entre 2016 et 2021.
S’agissant de la répartition géographique de la production d’huile d’olive, la région du centre-ouest (Sidi Bouzid, Kairouan et Kasserine) occupe la première place avec une production de 75000 tonnes d’huile d’olive, soit 42% de la production nationale. Elle est suivie des régions du nord (26%), du sud (14%), du Sahel (10%) et du gouvernorat de Sfax –qui contribue à hauteur de 8% dans la production nationale. Avec une production avoisinant les 38 mille tonnes, le gouvernorat de Sidi Bouzid est le premier producteur d’huile d’olive.
D’après l’ONH, les prix de l’huile d’olive destinée à la consommation ont enregistré une hausse notable sur le marché local. Ainsi, les prix ont atteint en mars environ 15 dinars/litre pour passer 17 à 18 dinars en été 2023. Les prix risquent de dépasser les 20 dinars. Il faut s’attendre à une poursuite de la hausse des prix de l’huile d’olive dans les prochaines années.
Il est vrai que l’une des principales raisons de la hausse des prix de l’huile d’olive est la baisse de la production mondiale. Selon le Conseil oléicole international (COI), la production mondiale d’huile d’olive devrait atteindre 3,14 millions de tonnes pour la campagne 2022/2023. C’est une baisse de 6,5% par rapport à la campagne précédente. Cette baisse s’explique par les conditions climatiques défavorables qui ont affecté les principaux pays producteurs, notamment la Méditerranée.
La sécheresse, les gelées, les incendies et les maladies ont réduit le rendement des oliviers et la qualité des olives. Face à une offre limitée, la demande mondiale ne cesse de croître. Selon le COI, la consommation mondiale d’huile d’olive devrait augmenter de 3% pour la campagne 2022/2023. Ce qui la fait alors porter à 3,11 millions de tonnes. Cette hausse s’explique par les bienfaits de l’huile d’olive pour la santé, reconnus par de nombreuses études scientifiques.
Cet aliment est en effet riche en acides gras mono-insaturés, en antioxydants et en polyphénols. Des vertus qui contribuent notamment à prévenir les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers. L’huile d’olive est aussi un élément-clé du régime méditerranéen, considéré comme l’un des plus équilibrés au monde. On constate des conséquences assez contrastées.
La hausse des prix de l’huile d’olive a des conséquences contrastées, selon les acteurs du secteur. En effet, pour les producteurs, c’est une opportunité de valoriser leur travail et d’améliorer leurs revenus. Pour les consommateurs, c’est une contrainte qui peut les pousser à réduire leur consommation ou à se tourner vers des produits substituts. Parmi ces derniers, on peut, entre autres, citer l’huile de tournesol ou de colza.
M.S.