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« On aurait pu inventer une mission pour le ministre » !… parole de Kamel Cherni, responsable de la communication au ministère de l’Energie
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Elyès Fakhfakh, qui a une très forte personnalité, maîtrise t-il son équipe à La Kasbah ?
Le comportement, qualifié unanimement d’irresponsable, du ministre de l’Energie, des Mines et de la Transition énergétique, Mongi Marzouk continue de susciter les réactions énergiques de la part des médias, des personnalités politiques et des réseaux sociaux.
Après le post rendu public par le ministre concerné en personne sur sa page officielle Facebook, la porte-parole officielle du gouvernement a mis le pied dans le plat en défendant le ministre « fauteur » avant que le chargé de la communication au sein du département de l’Energie, Kamel Cherni, ne monte au créneau pour tenir des propos et des arguments aberrants
«Le ministre est parti à l’étranger avec l’aval du chef du gouvernement et il a pris un vol régulier après avoir acheté un billet aller-retour à ses propres frais, alors qu’on aurait pu lui trouver un alibi officiel en lui inventant un voyage de mission… ». Comble de l’inconscience !
Est-ce possible qu’un responsable de la communication puisse avancer une telle argumentation tout en fournissant de fausses infos dans le sens où il n’y a pas de reprise des vols réguliers ? C’est dire que le ministre a profité de sa double nationalité pour quitter la Tunisie avec son passeport français à bord d’un vol de rapatriement d’Air France tout en calculant bien son coup par une programmation d’un retour à bord d’un vol de Tunisair avec son passeport tunisien.
Une autre version parle d’un voyage à bord d’un appareil de Tunisair. Mais c’est juste un détail dans la mesure où le résultat est le même.
Mais manque de peau, le vol est annulé et le ministre se retrouve bloqué à Paris et ne pourrait rentrer que le 6 juin courant. Il ne faut pas oublier qu’il devra observer la période de confinement obligatoire de 14 jours. Et la gestion des affaires de son ministère ? Il s’en acquittera à distance, pardi ! Quelle légèreté !
En tout cas, la porte-parole officielle et le chargé de communication du ministère concerné n’y trouvent rien à redire sauf qu’il ne faut pas en faire toute une histoire. Il donnera son explication dès son retour avant de reprendre ses activités comme si de rien n’était.
Et dire que Mongi Marzouk était pressenti pour devenir chef du gouvernement ! Pourtant, un des autres candidats à La Kasbah, en l’occurrence, Ridha Ben Mosbah, actuel ambassadeur de la Tunisie auprès de l’Union européenne, est bien resté à son poste à Bruxelles sans chercher à bouger et il est bien resté bien ancré à son poste loin des siens à Tunis donnant l’exemple du sens de la responsabilité même s’il a dû rester plusieurs mois loin des siens à Tunis et, surtout, sans chercher à venir passer l’Aïd chez sa famille en Tunisie !
J’autre enseignement de cet incident majeur avec Mongi Marzouk a prouvé que Le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, qui s’est vanté comme étant la plus forte personnalité du pays, s’est révélé incapable d’imposer le respect à ses ministres.
Avec les écarts d’Anouar Maârouf, de Salah Ben Youssef et de Mongi Marzouk, qui auraient, chacun, la démission de son auteur, sans compter l’affaire de la mise à la retraite d’office de 21 hauts cadres de la Douane par le ministre des Finances sur ordre de Mohamed Abbou, sans justification officielle et sans qu’il daigne répondre aux demandes d’éclaircissements par les médias, sachant qu’une telle mesure manque de l’égalité et d’éthique et, surtout, de transparence.
N’est-ce pas trop pour seulement trois mois d’exercice pour une équipe gouvernementale dont le chef d’orchestre s’illustre, depuis quelque temps, par une absence. Il doit aux Tunisiennes et aux Tunisiens, au moins des éclaircissements chiffrés sur la gestion de la crise sanitaire et ses impacts économiques et financiers, plus précisément, le devenir des milliards de dinars obtenus, durant cette période, sous formes de subventions et de crédits.
Quel est le montant exact de ces sommes ? Comment vont-elles gérées ? Iront-elles renforcer le budget de l’Etat ou vont-elles être investies dans des projets de développements ? Des réponses et des éclaircissements s’imposent. Et le plus vite sera le mieux…
Noureddine HLAOUI