- Quatre membres du syndicat blessés… Caméras et appareils photo, confisqués !
- Moez Lidinellah Mokaddem : « L’approche des journalistes est inacceptable car ils traitent le dossier à l’envers »
Le Syndicat des Journalistes Tunisiens (SNJT) tient le gouvernement responsable des agressions ayant ciblé les journalistes lors des mouvements de protestations organisés jeudi devant le Palais du gouvernement.
Dans une déclaration, rendue publique vendredi 27 novembre 2020, le SNJT dénonce les violences subies par les professionnels du secteur affirmant qu’il se réserve le droit de poursuivre les auteurs des agressions en justice.
Pour le syndicat, de pareilles pratiques reflètent l’absence d’une volonté de résoudre la crise du secteur des médias et l’adoption de la politique de la fuite en avant » qui ne fait que creuser davantage la crise de confiance entre les journalistes et les institutions de l’Etat « .
Le SNJT relève que les forces de sécurité, présentes sur les lieux, ont tenté d’empêcher les journalistes d’accéder à la Place du gouvernement et leur ont confisqué caméras et appareils photo, affirmant que quatre membres du syndicat ont été blessés lors des accrochages.
Des centaines de journalistes se sont rassemblées jeudi à la Place du Gouvernement scandant des slogans qui dénoncent l’inaction du gouvernement envers leurs revendications légitimes, et la non activation des accords signés depuis 2019 entre le syndicat et le gouvernement Chahed.
Jeudi, le président du Syndicat Mehdi Jelassi, a dénoncé le désaveu par le gouvernement de la convention collective relative au secteur des médias et l’a qualifié d’une honte pour l’Etat, surtout que la décision a été confirmée par une décision de justice.
A noter que le directeur de cabinet du chef du gouvernement, Moez Lidinellah Mokaddem, a commenté, dans un style arrogant, le mouvement des journalistes en disant qu’ils en font trop dans le sens où « ils traitent le dossier à l’envers », selon ses propres dires. « Ils peuvent venir quand pour discuter, mais on ne fait pas grève en attendant que le gouvernement vienne dialoguer avec eux… », a t-il enchaîné en substance.
Il faut dire que, dans voix rauque, le même directeur de cabinet a fait preuve de beaucoup d’autosuffisance comme s’il était le plus compétent de tous les responsables, pourtant des spécialistes et des experts en économie et en finances.
En effet, alors que toutes ces vraies compétences reconnaissent que la situation est difficile et qu’il faudrait un miracle pour s’en sortir, Moez Lidinellah Mokaddem assure que le gouvernement va réussir et que tout est mis en place pour entamer l’opération de sauvetage
En tout état de cause, c’est le premier et l’unique voix qui se montre confiante, même plus que le chef du gouvernement, car à entendre le directeur de cabinet parler au nom du chef du gouvernement et de tous les départements ministériels, on a l’impression que c’est lui le « patron » de La Kasbah…
Noureddine H. (avec Tap)