Investir dans l’agriculture est aujourd’hui et plus que jamais un acte de premier
ordre. L’urgence d’un tel acte, si elle a été signalée depuis bien des années se
justifie amplement au regard des bouleversements qui secouent le monde
entier, à des degrés variables et qui se trouvent fortement accentués par le
conflit armé Russo-Ukrainien une guerre qui oppose deux pays parmi les plus
grands foyers céréalières et de surcroit les plus grands exportateurs de cette
denrée essentielle.
A brève échéance et selon les pronostics de plusieurs instances internationales
une grande partie de la planète aura faim.
Les experts de la banque mondiale évoquent même des émeutes de la faim dans nombre depays lourdement dépendants des deux belligérants.
La Tunisie, qui importe bon an mal an plus de 60% de ses besoins en céréales ne
pouvait de toute évidence rester à l’écart de cette échéance qui effraie plus d’un
pays ; sachant que l’Ukraine est précisément l’un de ses fournisseurs majeurs en
la matière.
C’est dire que le spectre de la faim est bien là. Il doit interpeller nos gouvernants.
Dans l’immédiat et sur le court et long terme.
Bien au-delà de solutions urgentesissues d’une conjoncture malheureuse notre
gouvernement se trouve dans l’obligation d’inscrire son action dans la durée et de faire de l’indépendance alimentaire une préoccupation stratégique. A ce propos et pour mémoire beaucoup a été dit. Rien
n’a été fait !!!!!
Le stratégique, tout le monde en convient suppose des compétences de haut
niveau et surtout une grande dose d’audace dans la, prise de décisions
particulièrement celles d’ordre régalien. Il suppose aussi une vision claire et
acteurs qui la portent avec profonde conviction et bun engagement sans faille.
Car l’état actuel démontre clairement que notre agriculture est franchement
malade. La majorité de ses filières vivotent péniblement trop proche d’une
agonie. L’on ne cesse de poser des questions qui relèvent, parfois l’aberration
sinon de la myopie.
Pourquoi les bonnes études et autres travaux de recherche continuent-ils à
moisir, loin… très loin des champs et de leurs serviteurs ?
Pourquoi continuer à exporter notre huile d’olive en vrac au grand bonheur des
embouteilleurs étrangers dégageant des plus-values qui doivent tout
naturellement nous revenir.. ?
Pourquoi le cout de production est-il resté trop élevé ?
Pourquoi notre terre est-elle privée de l’apport des jeunes compétences dont
l’expertise est bien établie ?
Des questions comme celles-ci il y en beaucoup… !
On ne le dira jamais assez. Notre indépendance alimentaire, synonyme de notre souveraineté nationale est largement sinon totalement tributaire d’une
agriculture moderne, performante et compétitive.
C’est cette agriculture qui ne plait pas à des pseudo- responsables qui ont eu au
cours des toutes dernières années la charge de ce dossier et qui ont préféré la
pénurie, la nécessité et le chaos plutôt que l’abondance, la stabilité et le bienêtre
des citoyens.
Mustapha Machat