TUNIS – UNIVERSNEWS – Ils sont venus de France, Liban, Jordanie et Tunisie. Ils appartiennent à la catégorie des NEETs, c’est-à-dire des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni à l’école, ni en formation. Ces générations durables de tous âges et de tous horizons ne cessent de bouger pour la sauvegarde du patrimoine. Ils ont certes des idées, des astuces à partager. Ils s’entraident, s’écoutent, se regardent et se répondent. Ensemble, ils veulent changer le monde et apporter des solutions concrètes pour mieux protéger la planète, comprendre les enjeux environnementaux et encourager le tourisme durable. Ils ont passé 15 jours ensemble au service d’un projet local à Hammamet du 22 février au 08 mars 2023 à la maison de l’environnement de Hammamet et encadrés par les experts et les animateurs de l’Association d’Education Relative à l’Environnement (AERE), partenaire de RESMYLE, pour élaborer un circuit culturel et touristique dans la Médina de Hammamet.
Cet atelier comme le souligne, Dr Salem Sahli secrétaire de l’AERE, permettra la rencontre entre des jeunes désireux de partager leur expérience associative et de réfléchir aux moyens de promouvoir les échanges entre eux, de participer avec les acteurs locaux à la réalisation matérielle d’un projet d’intérêt général, de promouvoir le partenariat à l’échelon local, national et international. Il offre, aussi, l’occasion de contribuer à la promotion du tourisme culturel dans la ville de Hammamet grâce à une meilleure connaissance du patrimoine matériel et immatériel de la Médina de Hammamet, à la sensibilisation et la mobilisation des acteurs locaux autour des enjeux du tourisme de patrimoine sur le territoire et enfin à la proposition d’outils concrets pour la mise en valeur touristique du patrimoine de la Médina.
Le tourisme durable est populaire chez les jeunes pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ils sont de plus en plus conscients des défis mondiaux tels que le changement climatique et la perte de biodiversité et souhaitent soutenir les communautés locales en voyageant de manière responsable.
C’est le cas de Sarah, pour qui «il est plus qu’important aujourd’hui de privilégier les voyages à but écologique. Ma génération doit plus s’impliquer car nous sommes les touristes de demain». De même, pour Emna, licenciée en sciences de l’environnement, «le plus grand défi du secteur est environnemental et les acteurs doivent se réinventer. Il faut retravailler les imaginaires sur les destinations pour essayer d’attirer autrement. L’objectif est de valoriser la destination plutôt que le voyage en lui-même. De nos jours, il faut voyager autrement et découvrir le patrimoine de nos villes comme en témoigne cette belle Médina d’Hammamet».
Manel Hamed, agronome de Gabés, estime que «ce chantier constitue un univers festif de partage, de rencontres et de découvertes. Il s’adresse à ces générations durables qui ont envie d’un moment et d’une planète proposant un peu plus d’engagement et de sensibilisation à la sauvegarde du patrimoine».
Alexandra Karam, du Liban, a souligné que « le projet s’inscrit parfaitement dans mon propre parcours personnel et les thématiques de l’environnement, du tourisme responsable et du patrimoine sont des sujets que j’apprécie. C’était passionnant comme action. Un travail d’équipe durant 15 jours bien encadrés par Mehdi Ismail, Hamdi Mrad, Romana Sahli, Chiheb Ben Fredj… et surtout de l’animatrice en chef, Imane Ismail, médiatrice culturelle qui pilote le groupe de jeunes d’une main de maître afin qu’ils acquièrent en plus des compétences techniques et professionnelles, des soft-skills tels que la gestion du temps, la discipline, le travail collaboratif, l’approche participative, l’écoute, la co-construction… Autant de compétences qui leur serviront tout au long de leur vie ».
Tuleen Diab, de Jordanie, avoue que c’est une expérience enrichissante «J’ai découvert plein de choses que je ne connaissais pas. La Médina de Hammamet m’a beaucoup séduit. Participer à un autre chantier ailleurs me tente, mais revenir à Hammamet me plairait aussi. La création d’un circuit touristique, c’est du concret, les résultats sont visibles immédiatement. Découvrir intelligemment Hammamet, c’est le but de cet atelier qui vise à consolider le tourisme durable. Je n’oublie pas aussi cette belle ambiance de travail, les conseils des encadreurs. C’est très pédagogique, il y a une certaine liberté tout en étant encadrés. Cet atelier nous a apporté beaucoup de choses. J’ai appris de nouveaux mots en d’autres langues. Avec les bénévoles, on discute de leur pays, de leurs habitudes, on s’informe…»
Abdallah Alkhawaldech, ingénieur agronome de Jordanie, a beaucoup apprécié cette action «Ce fut une expérience enrichissante et une opportunité unique. J’ai fait connaissance avec des jeunes venant de pays divers avec différentes cultures et état d’esprit. On a appris de chacun en travaillant et en faisant des activités ensemble. En conclusion, j’ai saisi cette occasion pour améliorer mes compétences en environnement et en sauvegarde du patrimoine. C’est la solidarité, différentes cultures, l’amitié, la sympathie, le partage, etc. On retrouve tout ça sur le chantier. Ce voyage m’enrichit avec une expérience indispensable et des souvenirs inoubliables».
Mourad Slingui, est très satisfait de cette expérience «J’ai beaucoup aimé l’atmosphère à la fois détendue et sérieuse, l’ouverture et la confiance dans les échanges, la découverte de la Médina, son patrimoine, ses ruelles, la satisfaction de voir les efforts récompensés. 15 jours de partage avec mes amis jordaniens, libanais, français et tunisiens. Tout cela pour des échanges fructueuses sur le tourisme durable et solidaire».
Bref, cet atelier d’Hammamet a permis à ces jeunes de construire de très fortes amitiés et d’expérimenter une manière de vivre ensemble qui allie simplicité, partage en profondeur et enrichissement mutuel. Ils ont été impressionnés par la rapidité avec laquelle ils ont appris à se connaître et à échanger en profondeur sur des sujets sur le développement durable. Comme l’a dit, de façon très touchante, un des jeunes : à la fin du chantier, nous avions l’impression d’avoir formé une petite famille à l’intérieur de la grande famille hammamettoise
M.S.