TUNIS – UNIVERSNEWS La Chambre de commerce et d’industrie du nord-est Bizerte (CCINE Bizerte), en partenariat avec la municipalité de l’Utique, a organisé récemment « La journée d’Utique », et ce, afin de délivrer un message d’espérance dans cette région oubliée et frappée par le chômage et la crise depuis des siècles malgré le potentiel qui y réside où il n’y a pas seulement un paysage industriel, mais on a vu un centre économique, une renaissance patrimoine et culturelle, une excellente destination touristique et archéologique de choix…Toutes les parties prenantes se sont réunis ensemble pour dire que ‘’demain est un autre jour’’.
A cette occasion, le sujet du transfert de l’aéroport Tunis-Carthage, qui ne date pas d’aujourd’hui mais qui n’a pas encore abouti sur des solutions concrètent, a alimenté une grande partie du débat, étant donné que Tunis-Carthage fait face à une capacité d’accueil qui touche à ses limites, avec une infrastructure obsolète, des terminaux engorgés, des perturbations régulières…Mais malgré un constat amer et non rassurant, ce sujet ne cesse de diviser la classe politique, sociale et économique.
Cette journée était, donc, une occasion pour lancer un nouvel appel, le énième, pour remettre le sujet sur la table, malgré que l’annonce du transfert ait été prononcée par un Conseil des ministres le 27 juillet 2017. Mais entre-temps, rien n’a été fait par les autorités concernées.
Plus qu’une nécessité !
A cette occasion, Borhene Dhaouadi, président de l’association Tunisian Smart Cities et Directeur Development Méditerranée, Architecte – Referent “Smart & Sustainable Cities” – Setec Internationale, a rappelé que la question du transfert de cet aéroport a été abordée à maintes reprises depuis plus de cinq ans avec les mêmes paramètres et les mêmes contraintes, sauf que le coût sera, aujourd’hui, à 30% plus cher.
En partant d’un autre angle de vue qui touche tout le monde et qui peut effrayer chaque Tunisien, il a précisé que sur les 760 mille chômeurs qui existent dans le pays, plus d’un tiers (soit 270 mille) se situe dans la région du Nord et Nord-Ouest, notamment, le Grand Tunis (200 mille), Bizerte (21 mille), Béja (20 mille) et Jendouba (29 mille). Pour lui, l’enjeu est de taille, aujourd’hui, car ce dossier concerne non seulement la Tunisie, mais aussi toute l’Afrique, la Méditerranée, l’écosystème économique mondial et la nouvelle cartographie post-Covid qui sera mise en place.
« Pour révolutionner la situation, on a besoin aujourd’hui de créer une vraie métropole qui s’appelle Tunis, ce qui nécessite une grosse locomotive économique continentale et non pas nationale. Et donc, le transfert de l’aéroport n’est plus un choix mais une obligation… Pour atteindre cet objectif, on a besoin d’intégrer ce projet dans une grosse opération baptisée ‘’Tunis Aéroport City’’, qui sera le premier smart aéroport en Afrique à 25km au Nord de la capitale », a-t-il souligné.
Une opération d’intérêt national !
M. Dhaouadi a ajouté qu’avec ses douze composantes (terminal Aéroportuaire, Automotive City, Aéroport City, Centre International de Tri postal…), son mode PPP et toutes les formes possibles, ce nouveau site aéroportuaire permet de créer un maillon fort dans la connexion Nord-Sud, qui relie et rapproche les deux rives méditerranéennes, en créant un Hub international de transport aérien et un pôle industriel et compétitif à l’échelle méditerranéenne. Ceci permettrait à la ville de Tunis de se débarrasser des servitudes aériennes et donc de monter en hauteur pour réduire l’hémorragie de l’étalement urbain. A cet égard, le nouvel aéroport, qui deviendrait l’Aéroport du Grand Nord ou du triangle économique du pays, regrouperait l’ensemble des activités économiques (services, finances, tourisme, agriculture, industrie…) de la zone Tunis-Bizerte-Béja.
4 milliards de dollars d’investissement et 60.000 postes d’emploi !
« Il s’agit d’un investissement énorme de 4 milliards de dollars et d’une chance pour créer plus de 60.000 emplois sur une superficie globale de 5.000 ha…Ce projet ne s’adresse pas forcément au marché tunisien mais plutôt au monde entier puisque qu’il prévoit la mise en place des prémices d’une GIGA-FACTORY tunisienne aux portes de l’Europe et de l’Afrique, située sur les autoroutes de la mer et celles du ciel », a-t-il précisé.
Et de conclure :’Le nouvel aéroport sera l’occasion de développer toute une ville qui comporte un centre international de transport, d’industrie et de logistique…Ne pas le faire, coûtera encore plus cher à long terme car ce projet est une opération d’intérêt national qui nécessite une mobilisation de la collectivité nationale et un Etat qui doit assumer ses responsabilités pour pouvoir réaliser l’une des priorités de l’économie nationale…On veut un pays capable de capitaliser sur sa démocratie naissante et innovante pour inventer un nouveau modèle socio-économique tunisien car, nous et les prochaines générations voulons un programme qui nous permet de rêver notre pays et non pas ceux des autres ».