TUNIS – UNIVERSNEWS Une fierté ! Le Prix de la littérature arabe 2022, créé par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe, est décerné à l’auteur tunisien Yamen Manai pour son roman Bel abîme (Éditions Elyzad).
Une mention spéciale est attribuée à l’écrivain soudanais Hammour Ziada pour son roman Les Noyées du Nil (Éditions Sindbad / Actes Sud), traduit de l’arabe par Marcella Rubino et Qaïs Saadi.
Né en 1980 à Tunis, Yamen Manai vit à Paris. Ingénieur, il travaille sur les nouvelles technologies de l’information. Aux Éditions Elyzad sont également parus ses romans La Marche de l’incertitude (poche, 2010), La Sérénade d’Ibrahim Santos (2011 ; poche, 2018) et L’Amas ardent (2017), récompensés de nombreux prix littéraires. Bel abîme a aussi reçu le Prix Orange du Livre en Afrique 2022.
Yamen Manai nous conte avec fougue le cruel éveil au monde d’un adolescent révolté par les injustices. Heureusement, il a sa chienne Bella. Entre eux, un amour inconditionnel et l’expérience du mépris dans cette société qui honnit les faibles jusqu’aux chiens qu’on abat « pour que la rage ne se propage pas dans le peuple ». Mais la rage est déjà là.
« On goûte peu à l’amour dans mon beau pays. Très tôt, on est soumis à la brutalité. […] j’ai écrit ce roman sur l’envers de la carte postale tunisienne. Après l’avoir achevé, en janvier 2021, les jeunes sont sortis dans la rue, de nuit, en colère, en rage. […] Des voyous, des vauriens, des zoufris, mais jamais on n’a dit d’eux qu’ils étaient en manque d’attention et en manque d’amour. […] »
Lors de cette 10e édition, le jury, composé de personnalités du monde des arts et de la culture ainsi que de spécialistes du monde arabe, a salué « un bref roman passionnant écrit dans un style simple et puissant à la fois, qui dénonce, à travers le parcours d’un adolescent révolté, les injustices d’une société cruelle dans la Tunisie des banlieues populaires. Ce livre, écrit par un auteur tunisien francophone qui a déjà à son actif trois romans, a été publié par les Éditions Elyzad dont le travail fait honneur à la francophonie ».